Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a menacé hier de recourir à une grève de la faim pour protester contre ce qu'il qualifie de «fraude massive» au vu et au su de tout le monde lors des élections législatives du 4 mai. En commentant les résultats de ce scrutin annoncés officiellement vendredi par le ministre de l'Intérieur, Moussa Touati, dont le parti n'a obtenu qu'un siège, estime que le détournement de la volonté populaire était «pire qu'en 1997». Le président du FLN dénonce ainsi ce «hold-up» électoral et accuse ouvertement les partis au pouvoir, le FLN et le RND, qui sont les vainqueurs de ces élections, d'avoir été derrière la fraude. «Nous nous élevons contre ces résultats qui sont loin de la réalité. Nous défions les fraudeurs d'ouvrir une enquête sur tous les dépassements ayant émaillé ces élections», a-t-il dénoncé. Le FNA a déjà réagi vendredi par le biais d'un communiqué dans lequel il énumère une série de dépassements et d'actes ayant empêché le déroulement normal du scrutin. Cette formation politique, laminée lors de ce scrutin, a dénoncé des comportements et des actes provocateurs d'agents d'administration et de représentants des partis au pouvoir. Le FNA a également fait état de cas d'empêchement de ses représentants d'accéder à des bureaux de vote ou d'assister à des opérations de dépouillement. Le parti de Moussa Touati a tenu hier une session extraordinaire de son conseil national à l'issue duquel il a convié tous les partis qui se sentent lésés par ces élections de se rendre ce «lundi 8 mai» au siège national de son parti pour une réunion de concertation sur la marche à suivre pour protester contre cette fraude massive. Moussa Touati avait considéré jeudi dernier que «ceux qui ont appelé au boycott des élections législatives veulent la démission du peuple et sa démobilisation quant aux défis et aux enjeux auxquels fait face l'Algérie». «L'appel au boycott n'a d'autre objectif que d'encourager la démission du peuple algérien et à le démobiliser afin qu'il reste à l'écart de la vie politique», a-t-il affirmé. Le président du FNA a ainsi ajouté que «le faible taux de participation enregistré à ce scrutin est un prélude à une longue période d'incertitude qui viendra aggraver la situation actuelle du pays».