Le scrutin du 4 mai n'a pas encore livré sa copie définitive. Il attend les résultats du Conseil constitutionnel. Les saisines des formations politiques sont entre les mains de la justice que dirige Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux. Pour lui, les élections législatives se sont déroulées dans de bonnes conditions partout en Algérie et à l'étranger. Concernant les cas de fraude que les partis politiques qualifient de massifs, le ministre minimise et préfère parler de cas isolés tout en évoquant des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux. Sera-t-il encore ministre dans le prochain gouvernement de Abdelmalek Sellal? Certainement, puisque Louh fait du bon boulot, il relativise tout et minimise les faits quand la justice est mise au banc des accusés. Moussa Touati continue sa grève de la faim dans les locaux du FNA. Il y a certes la quinzaine de militants qui se sont solidarisés avec leur leader, mais quid des militants de cette formation politique? Rien. Voilà ce qui arrive quand on règne sans partage sur le parti que vous avez créé. Aucune personnalité politique n'émerge. Les femmes de Chlef, au nombre de 13, sont restées muettes jusqu'à présent. Elles attendent un ordre qui n'arrive pas d'Alger. Il faut sauver et vite le soldat Moussa Touati, mais aucune initiative n'est prise. Les islamistes prient et attendent d'être récompensés étant sûrs cette fois que le pouvoir a fait son choix en les intégrant dans le prochain gouvernement. Ils veulent plus les islamistes, certainement les rênes du pouvoir, mais néanmoins ils sont prêts à attendre encore pour y arriver. Louisa Hanoune ne semble pas digérer sa défaite et celle de son parti. Vraisemblablement elle a égaré sa feuille de route ne sachant plus s'il faut dénoncer les résultats et la fraude massive ou s'aligner et se féliciter que le pays fonctionne bien et qu'il n'y a eu aucun incident à signaler. Amara Benyounès savoure sa victoire qu'il a fêtée en famille dans un luxueux restaurant sur les hauteurs d'Alger, à Riadh El Feth. A la demande des militants choisis, il a pris la parole et affirmé qu'il pense à l'avenir de sa jeune formation politique. Il a été rassurant maintenant qu'il a su quoi faire les 5 et 6 mai. Abdelmalek Sellal l'a reçu au Palais du gouvernement pour évoquer le cas du MPA au prochain gouvernement. Benyounès pense qu'il est temps de reprendre son ministère du Commerce lui qui a fait une campagne électorale uniquement pour appeler à un vote massif le 4 mai et il a été entendu et pour jurer qu'il n'a pas autorisé l'importation des boissons alcoolisées quand il était ministre. Avec sa légendaire bonne humeur Abdelmalek Sellal le rassure que ce dernier aveu ne sera pas consigné dans le compte rendu qu'il fera au président Bouteflika. Nous sommes un pays musulman et nous ne devons pas parler de boissons alcoolisées à moins de quarante jours du mois sacré du Ramadhan. Amara Benyounès l'a remercié et parle de son inexpérience en la matière. Ses sujets de prédilection sont les terroristes, les islamistes et les patriotes. Ils se sont serré la main et se sont quittés sans évoquer le sujet du prochain gouvernement. Amara Benyounès chargera son jeune frère Idir de demander audience au Premier ministre et à ne parler que du portefeuille du commerce, un créneau juteux dans un pays d'import-import. Abdellah Djaballah a peur de se prononcer au risque de perdre son parti qu'il a mis sur les rails. Il vient de se rappeler qu'il a été à chaque fois sanctionné en le faisant séparer de plusieurs autres partis. Le FFS et le RCD, les deux frères ennemis de la sphère politique algérienne, multiplient des réunions en attendant l'université d'été pour pondre un communiqué et faire l'analyse du scrutin du 4 mai tout en essayant de comprendre l'humiliante défaite avec uniquement 14 sièges obtenus pour un parti qui a fait les meilleures propositions durant la campagne électorale. Peut-être qu'il y a eu confusion avec l'élection présidentielle. Le FFS est en conclave chez Chafai Bouaiche dans une grotte du côté d'Aokas, histoire d'avoir la cote et la sympathie des années de clandestinité. Au tableau 14 malheureux sièges. C'est indigne d'une formation politique qui a hérité du lourd fardeau de leur leader politique, Hocine Ait Ahmed.