Le cinéaste Ahmed Rachedi a évoqué, avant-hier soir à la cinémathèque d'Oran, ses premières rencontres et sa collaboration «réussie» avec l'écrivain et chercheur Mouloud Mammeri (1917-1989). Présent à Oran au titre de sa participation à la célébration du centenaire de la naissance de Mammeri, le réalisateur a invité dans ce cadre le public à redécouvrir son premier film documentaire «L'aube des damnés» sorti en 1965 et commenté par feu l'écrivain. Mouloud Mammeri a participé activement en écrivant le commentaire de cette oeuvre voulue comme «l'éditorial du cinéma algérien», a confié Ahmed Rachedi qui était accompagné du secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Si El Hachemi Assad. «J'ai demandé à le rencontrer en 1964, quelques mois avant la sortie du film, on ne se connaissait pas encore», se remémore le cinéaste, révélant que «Mammeri a aussitôt accepté d'écrire les commentaires». Trois jours plus tard, le texte est prêt, écrit sur neuf pages, suscitant l'admiration du cinéaste qui n'en espérait pas tant. «Mammeri m'a donné les mots qui allaient parfaitement sur le film», a-t-il souligné, avouant «avoir même corrigé le film pour qu'il soit conforme au commentaire de Mammeri».