Cette période s'est taillé une solide réputation: vider les porte-monnaie des ménagères Les produits alimentaires de large consommation, à portée des revenus modestes, seront disponibles dans plus d'une centaine de marchés spécifiques installés à travers 45 wilayas. Chaque année c'est le même refrain. Les prix vont-ils s'envoler à l'occasion du mois sacré? La question est obsédante. Normal. Car cette période s'est finalement taillé une solide réputation: vider les porte-monnaie des Algériens. Le phénomène est répétitif tous les ans. Malgré toutes les assurances données par les pouvoirs publics, malgré toutes les dispositions prises, importer massivement notamment pour satisfaire la demande et faire échec à la spéculation, les produits de large consommations, les fruits et légumes... ont quand même atteint des prix prohibitifs. L'Algérie a en effet régulièrement importé, ces dernières années, des tonnes de viandes rouge et blanche, des légumes secs (pois chiches notamment), et même du citron... pour faire face à la flambée des prix particulièrement propice, paradoxalement en ce mois de jeûne et de piété, à la spéculation et aux gros bénéfices. Comme en 2017 il sera frappé du sceau de la dégringolade des prix du pétrole et de celui de la réduction de la facture des importations pour faire face à la crise financière provoquée par la réduction des revenus pétroliers, il sera certainement exclu de recourir à une telle alternative qui signalons-le au passage n'a pas évité la flambée des prix. Inutile donc d'éroder davantage le fabuleux bas de laine d'un peu plus de 100 milliards de dollars actuellement, qui a permis à l'Algérie de vivre pratiquement dans l'insouciance pendant près d'une décennie grâce à des niveaux de prix du baril de pétrole qui a évolué largement au- dessus des 100 dollars. On est en droit de s'interroger s'il existe un autre plan anti-spéculation qui sera efficace. Les services concernés n'en doutent pas. Ils sont même prêts à jurer sur leur tête, à les écouter, que l'«incendie» sera maitrisé. Quel est ce dispositif qui va donc provoquer ce miracle? «Plus d'une centaine de marchés spécifiques, dédiés à la vente des produits alimentaires de large consommation et d'habillement, seront installés durant le mois de Ramadhan à travers 45 wilayas, dans le but de stabiliser les prix et de préserver le pouvoir d'achat des ménages à faible revenu», a indiqué hier le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane. La capitale se taille la part du lion. «Rien que pour la wilaya d'Alger, cinq marchés seront implantés au niveau du Palais des expositions (Pins maritimes), à l'esplanade du siège de l'Ugta, à Bab El Oued, à Rouiba et à Chéraga.» a-t-il précisé. Quelles sont les raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à expérimenter une telle initiative? «Il a été constaté que ce genre de marchés drainaient un grand nombre de citoyens et contribuaient à la stabilité des prix durant le Ramadhan», a affirmé ce haut responsable du département de Abdelmadjid Tebboune qui rappelle que des expériences similaires ont été menées en 2015 et en 2016. «D'où l'intérêt de reconduire et même d'élargir cette initiative. A travers ces espaces, organisés en collaboration avec l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta)», a-t-il poursuivi. Cela aura-t-il un impact sur le pouvoir d'achat des Algériens qui devient particulièrement fragile durant le Ramadhan? «Il s'agit de vendre des produits à des prix abordables et concurrentiels afin de renforcer et de préserver le pouvoir d'achat des citoyens à faibles revenus, d'assurer un approvisionnement direct du consommateur en produits de large consommation...», soutient le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce. Le lait et ses dérivés, la semoule, la farine, les huiles et matières grasses, les viandes rouge et blanche, les boissons, les fruits et légumes ainsi que d'autres produits fortement consommés durant le Ramadhan tels que les pruneaux et les raisins secs, ainsi que des vêtements et des chaussures pour fêter l'Aïd seront proposés à des prix abordables pour ne pas dire imbattables, nous dit-on. Qui seront les fers de lance de cette démarche? «Ce sera l'occasion pour certains opérateurs de faire écouler leurs marchandises à des prix promotionnels, et également une opportunité, pour d'autres, notamment pour les nouveaux, de lancer leurs produits», souligne Aït Abderrahmane qui assure que: «le marché devra connaître un approvisionnement suffisant en produits agricoles frais puisque ce mois coïncidera avec la saison des récoltes, notamment de la pomme de terre, de l`oignon et de la tomate». «Depuis le début de l'année, plusieurs réunions regroupant le ministère du Commerce avec les offices de régulation et des unités de production (Oaic, Onil, Onilev, Giplait, Agrodiv...) se sont tenues afin de s'assurer de la disponibilité des produits alimentaires durant le Ramadhan qui débutera à la fin mai», a-t-il ajouté. Dans de telles conditions, la chorba ne doit pas flamber. Le ministère du Commerce a trouvé la recette...