Le festival du film de Cannes a commencé hier et déjà 70 ans d'histoires, de scandales et de paillettes. Le festival de Cannes a été fondé en 1946 sur un projet de Jean Zay, ministre de l'Education nationale et des beaux-arts du Front populaire, mais la première Palme d'or a été finalement décernée en 1955 à l'initiative de Robert Favre Le Bret à l'Américain Delbert Man pour Marty. Depuis, ce ne sont pas moins de 70 Palmes d'or qui ont été décernées. Un cinéma américain très présent avec 16 Palmes, la France avec 10 Palmes occupe la deuxième place sur le podium. L'Algérie reste le seul pays arabe et africain à avoir remporté la Palme d'or en 1974 avec Chronique des années de braise. Auparavant, Lakhdar Hamina était le premier cinéaste arabe et africain à avoir décroché un prix à Cannes en 1966 avec son premier film Le vent des Aurès. Ce jour-là, Lakhdar Hamina avait exigé que le drapeau algérien soit hissé sur la Croisette pour monter les marches. Il foula le tapis rouge avec l'héroïne du film Keltoum et le comédien devenu réalisateur, Mohamed Chouikh. Il y a quelques jours, le producteur et réalisateur Bachir Derraïs dénonçait le mépris de la direction du festival qui a fait de Mohamed Lakhdar Hamina, le seul cinéaste palmé, à ne pas figurer dans un jury à Cannes. Car ils sont 64 à avoir reçu une Palme d'or et à avoir figuré dans un jury dont une seule femme, Jane Campion en 1993 pour La leçon de piano. Bachir Derraïs écrivait notamment: «Depuis la création du festival de Cannes en 1946, 61 réalisateurs ont obtenu la Palme d'or, parmi ces 61, un seul cinéaste n'a jamais été membre du jury d'aucune de ses sections! Et comme par hasard c'est un Algérien, Mohamed Lakhdar Hamina... Et pourtant, Mohamed Lakhdar Hamina est résident de la ville de Cannes. Si ce n'est pas du racisme, trouvez-moi un autre qualificatif!, tenait à dénoncer le cinéaste. Mais dans les chiffres, l'Algérie demeure de loin le pays arabe et africain le plus présent à Cannes, six sélections officielles, quatre pour Lakhdar Hamina et deux pour Rachid Bouchareb. Plus d'une dizaine de sélections dans les sections parallèles. Merzak Allouache demeure le plus présent avec plus de quatre sélections: Salut Cousin, Bab El Oued City et Le repenti, alors que Yamina Bachir Chouikh a été sélectionnée pour son film Rachida. Teguia et Zaïmèche ont été également sélectionnés au festival de Cannes sous la bannière algérienne même si les films ne sont pas produits par l'Algérie. Enfin la dernière génération de cinéaste algériens, Damine Ounouri et Karim Moussaoui, ont marqué leur présence sur la Croisette avec des films plus ou moins indépendants, mais tout de même algériens. [email protected]