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Le changement c'est pour quand?
70E FESTIVAL DE CANNES
Publié dans L'Expression le 23 - 05 - 2017

En attendant les hirondelles fait sensation en présence de l'équipe technique et les acteurs qui ont très bien joué.
«Pas de chance» comme chante ce raïman, «zman oulyoum» mais aussi et surtout de l'opéra à gogo comme dans Les jours d'avant, son court métrage qui l' a fait connaître, le premier long métrage de Karim Moussaoui, En attendant les hirondelles suinte comme l'a bien suggéré la bande son musicale du film, l'ennui et la lassitude, mieux! la mélancolie de l'immobilisme, de l'inertie du temps qui n'est pas en notre faveur. Le mot changement aura été cité à plusieurs reprises. Le film qui se veut contempler nos errements intérieurs et nos fêlures psychologiques est compartimenté en trois parties qui se rejoignent juste par un fil tenu au gré de rencontres croisées et fortuites. Mais ceci n'est qu'une démarche pour passer à l'autre histoire. La première est celle d'un richissime homme d'affaires dont le fils oisif veut arrêter ses études en médecine, sa nouvelle femme émigrée veut retourner en France. Elle n'arrive pas à trouver du travail en Algérie. Elle est délaissée par son mari qui continue à voir sa première femme campée par la grande Sonia.
Un jour de retour chez lui, tard la nuit, il assiste à une scène d'agression: un homme se fait tabasser par deux jeunes. Il ne fera pas un geste. Pis encore, il n'appellera jamais la police. Pris de remords il avoue tout à son ex-femme. Aussi, aurait-il pu faire quelque chose. Mais non! le regret est tenace et les «si» sont légion. La seconde histoire est celle d'une histoire d'amour impossible. Une famille part en voiture jusqu'à Biskra. Deux filles à bord et le père. L'une d'entre d'elles on l'a bien compris, a eu une histoire avec le jeune conducteur. Ce dernier conduit ces gens pour aller voir la belle-famille de celle qui était son ancienne amoureuse. Le comble! Cette partie du film est bien singulière car rythmée par la musique et la danse comme pour nous faire sortir du réel et nous plonger dans un ailleurs salvateur surréel.
Cette bulle lyrique, voire poétique, encadrée aussi par le groupe Jmawi Africa, était nécessaire en effet, car la pesanteur qui planait sur ce film devient étouffante. Un peu dans la veine d'un Emir Kusturica, l'on se surprend à rire de l'absurdité humaine, de notre impuissance à aller de l'avant. Cette scène de danse d'ailleurs entre Mehdi Ramdani et son acolyte dans ce cabaret vide auréolé du son de «Ya Zina» du groupe Raïna raï, est bien intéressante. Ce qui suit donne un semblant d'espoir au reste même si Karim Moussaoui laisse planer le doute sur le devenir de ce jeune couple dont les gestes hésitants sont touchants exprimant une certaine candeur. La troisième histoire achève ce taciturne tableau des plus amers. Tragique. Nadia Kaci campe le rôle d'une ancienne victime du terrorisme ayant subi un viol collectif à l'époque. Elle témoignera plus tard en accusant le médecin qui était resté inerte devant cette scène barbare en affirmant qu'il avait participé à ce crime ignoble. En fait, des années plus tard elle arrive à le retrouver. Il était au maquis, mais il n'a rien fait. il s'est enfui. Cette femme a eu un enfant et voudrait que ce médecin reconnaisse son garçon pour lui donner un nom, une dignité, une identité dans la société. Mais il refuse non sans venir le lendemain de son mariage tenter de communiquer avec l'enfant de cette femme. Malgré quelques lenteurs, le film de Karim Moussaoui aura réussi à nous séduire. Nadia Kaci crève l'écran littéralement. Sans maquillage, les yeux embués, personne d'autre qu'elle aurait pu mieux jouer ce rôle, a fortiori connaissant son statut de femme engagée envers la condition féminine, ayant écrit même des livres sur le tragique destin des femmes violées de El Haïcha et dont les bourreaux n'ont jamais été identifiés ou vraiment punis. En attendant les hirondelles est un film émouvant de par le propos dont il a réussi à incarner par les expressions inertes des visages, les larmes, le silence assourdissant parfois de ses personnages et le no man's land des décors qu'il a filmés avec beauté.
Des paysages nus dans leur authenticité sans fioriture, tout comme cette fragilité que possède chacun d'entre nous. Encore à la manière de Les jours d'avant. Aujourd'hui est pire qu'avant? Peut-être puisque le changement ne veut pas arriver. Que faut-il faire? Changer ou évoluer plutôt suggère-t-on aussi. Le réalisateur ne donne pas de recette miracle, mais tend à ouvrir une brèche dans ces îlots de solitude en appelant au changement... un film somme toute nécessaire, même si dramatique et paraît incarner une forme de lassitude bien caractérisée, il n'en demeure pas moins vivace appelant à la vie, passionnément, à l'infini, désespérément...En attendant les hirondelles a été projeté hier dans la section Un Certain Regard. Dans la compétition officielle des longs métrages en lice pour la Palme d'or deux films ayant attiré notre attention. D'abord celui projeté en matinée à savoir The killig of sacred deer à savoir La mise à mort du cerf sacré qui marque encore le retour de Nicole Kidman à Cannes (encore elle!) Steven, un brillant chirurgien, prend sous son aile un adolescent. Ce dernier s'immisce progressivement au sein de sa famille et devient de plus en plus menaçant, jusqu'à conduire Steven à un impensable sacrifice. Accusé d'avoir tué son père lors d'une opération, ce jeune adolescent décide de se venger en poussant la famille de ce chirurgien à tomber malade et le pousse à commettre l'irréparable. Haletant, ce film tourné comme un thriller à suspense, invoque aussi le sentiment d'impuissance telle une force surnaturelle que l'on peut contrôler. Happy end, le tant attendu long métrage de Michael Hanake, n'a pas complètement séduit l'assistance dont une partie des critiques est sortie mitigée et bien sceptique. Là encore une femme et pas n'importe laquelle, celle qui a conduit l'année dernière la France aux Oscars, Isabelle Huppert, fait figure de maîtresse de cérémonie dans ce film chorale bien étrange où plusieurs secrets pèsent sur cette famille bourgeoise à l'apparence lisse. Jean- Louis Trintignant dans le rôle du père paralysés dans une chaise roulante est bien convaincant. Au-delà du linge sale de cette famille qu'étale ce film, ce dernier aborde également l'hégémonie des riches et évoque dans une scène bien cocasse les conditions défavorables des migrants travailleurs. Un coup un peu moralisateur.


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