Le Paris Saint-Germain (PSG) et ses deux vedettes argentines, Angel Di Maria et Javier Pastore, ont fait l'objet hier matin d'une perquisition menée par des policiers suite à des révélations sur un circuit d'évasion fiscale, a rapporté le journal Médiapart. Après les révélations de Football Leaks, hier matin, vers 6h, des policiers se sont déplacés chez les deux joueurs avec un mandat de perquisition, a précisé le journal électronique, indiquant que le siège social du PSG au Parc a fait également l'objet d'une perquisition par les agents de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff). Ces perquisitions, à quatre jours de la finale de la coupe de France qui opposera le PSG à Angers, font suite à l'enquête ouverte le 20 décembre par le parquet national financier pour blanchiment de fraudes fiscales aggravées. Cette opération est la première du genre en Europe depuis la publication de cette gigantesque enquête, en décembre par Mediapart et ses partenaires de l'European investigative collaborations (EIC). La perquisition au siège du PSG, ajoute le journal électronique, fait surtout suite aux nouveaux éléments publiés le 10 mai qui «conduisent les enquêteurs à s'interroger sur la possible complicité du PSG dans l'évasion fiscale de certains de ses joueurs». Di Maria, ancien joueur du Real Madrid, «a créé une société dans un paradis fiscal pour y percevoir les millions d'euros gagnés grâce à ses droits à l'image», selon des documents en possession de Médiapart qui montrent que «non seulement le PSG savait, mais il a signé un contrat avec cette société pour toucher une partie des gains». L'histoire remonte à août 2015 le jour où le club parisien a conclu un contrat avec la société offshore gérant les droits à l'image de son attaquant vedette Angel di Maria au Panama, prévoyant que le club «touche une part de l'argent versé par les marques et les sponsors». Les documents montrent que le 6 août 2015, au moment de la signature du joueur argentin avec le PSG pour 63 millions d'euros, un autre accord est signé beaucoup plus discrètement le même jour entre le PSG Merchandising et la société néerlandaise LMP Bomore MP (LMP), qui fait office de société taxi, et de la société panaméenne Sunpex, qui appartient à Angel di Maria. D'après les factures obtenues par Médiapart, Angel di Maria a touché via ce montage offshore et sur les seules années 2013-2016, au moins 5,1 millions d'euros qui ont atterri en toute discrétion sur le compte en Suisse de sa société panaméenne Sunpex, dont on ne sait pas s'il a payé ses taxes ou pas.