La surveillance des stocks pétroliers sur le marché international demeure un facteur important dans la stratégie du cartel. Devant le recul des prix du pétrole sur les principaux marchés internationaux, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole préfère opter pour la prudence. C'est ce qui ressort des déclarations du président du cartel qui a exclu une augmentation de la production, pour sa réunion ministérielle le 15 juin à Vienne. «Je ne le pense pas», a répondu cheikh Ahmed Fahd al-Sabah aux journalistes qui lui demandaient si l'Opep allait augmenter en juin son plafond de production au-delà du niveau des 27,5 millions de barils/jour (mbj), fixé par le cartel, le 16 mars à Ispahan (Iran). Une réunion au cours de laquelle il a été décidé de rehausser le plafond de production du cartel de 500.000 bj, à 27,5 mbj. Tout en défendant un prix du baril de pétrole à 40 dollars, le président de l'Opep a estimé que l'organisation «va réagir d'une manière qui stabilise le marché et les prix, et je ne pense pas que ce soit le bon moment pour parler des quotas». L'Opep «cherche à approvisionner le marché. Quarante dollars le baril est un prix acceptable pour le marché. Je pense que tout le monde surveille les prix qui commencent désormais à se stabiliser», poursuit cheikh Ahmed, qui s'exprimait à l'occasion de l'ouverture à Koweït d'un atelier de travail organisé par l'Opep et l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Cette déclaration intervient au moment où les cours du brut enregistrent leur plus important repli depuis le début de l'année. Vendredi, dernier jour ouvrable de la semaine, les cours du pétrole ont accentué leurs pertes pour tomber sous les 48 dollars à New York, le plus bas niveau depuis près de trois mois. Une chute justifiée par l'ampleur des stocks américains et la hausse irrépressible du dollar américain, estiment les experts. Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de light sweet crude pour livraison rapprochée en juin, a clôturé en hausse de 13 cents à 48,67 dollars, après avoir atteint un plus bas niveau pour la séance, à 47,75 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord a progressé de 32 cents à 48,66 dollars. Le président de l'Opep a jugé «acceptable» un prix à 40 USD le baril pour le panier de sept types de brut du cartel. Les variations des prix sont dues, entre autres, aux comportements des pays hors Opep et certains pays membres du cartel qui ne respectent pas les quotas fixés par l'organisation. Par ailleurs, le niveau des stocks américains est tout aussi déterminant. Par ailleurs, le président de l'Opep estime que la surveillance des stocks pétroliers sur le marché international demeure un facteur important dans la stratégie du cartel. D'autant, a-t-il ajouté, qu'au quatrième trimestre de cette année, le marché aura besoin des onze membres de l'Opep, incluant l'Irak qui n'est pas soumis au système des quotas, de «presque 30,5 mbj, un chiffre que nous examinons». Dans son rapport hebdomadaire de mercredi, le département américain de l'Energie a fait état de stocks de brut à 329,7 millions de barils (Mb) au 6 mai, le plus haut seuil depuis fin mars 2002 sur une base mensuelle ; ils étaient à 333 Mb le 31 mars 2002.