Né en février 1930 à la Casbah éternelle, Mamed Benchaouch a baigné, dès son enfance, dans un milieu où la musique classique algéroise occupait une place de choix. Son père, professeur d'arabe et Imam à Djamaâ Safir, une mosquée située sur les hauteurs de la Casbah, pratiquait la qacida religieuse portée par des airs empruntés à la musique andalouse. En 1937, la famille s'installe à Belcourt où Mamed aura comme voisins Farid Oujdi, El Hachemi Guerrouabi, Ali Maloufi sans oublier Mohammed Lakehal. Il adhère en 1946 à l'Association artistique El Hayat, créée à l'initiative du Mouloudia d'Alger. La même année, il rejoint l'Association El Djazaïria avec un groupe d'amis, parmi lesquels il est aisé de citer Ahmed Serri et Mahmoud Messekdji. Il y intègre la classe de Abdelkrim Mehamsadji. C'est auprès de Abderrezak Fekhardji qu'il constituera l'essentiel de son répertoire avant de s'inscrire, en 1947, au conservatoire d'Alger où il aura comme professeur le grand maître Mohammed Fekhardji qui lui offrira l'opportunité de faire partie, aux côtés de Sid Ahmed Serri, de Dahmane Benachour et de bien d'autres ténors de l'école d'Alger, du grand ensemble de musique andalouse de la station radiophonique dont il a la charge. Après l'indépendance Mamed renoue, en 1967, avec le conservatoire d'Alger où il se consacrera à l'enseignement jusqu'en 1990. Ce qui ne l'empêchera pas de faire les beaux jours de l'Association El Fekhardjia d'Alger avec laquelle il sillonnera le pays et donnera des concerts en France, en Espagne, au Maroc, en Tunisie et en Russie. Pour mémoire, c'est Mamed Benchaouch qui succèdera à celui qui fut son professeur, le grand maître de l'école de musique classique algéroise, Abderrezak Fekhardji pour ne pas le désigner. Il sera, de 2005 à 2010, parmi les principaux animateurs de la défunte commission de la musique andalouse créée à l'initiative de l'Office national des droits d'auteur et des droits voisins. Fidèle en cela à sa muse et à sa volonté d'en découdre avec les sentiers battus, il n'hésitera pas un seul instant à prendre part à l'expérience musicale initiée par les promoteurs d'El Gusto. Ce grand violoniste sera ravi aux siens et à sa famille artistique à l'âge de 86 ans, sur la pointe des pieds et avec la discrétion qui l'a toujours caractérisé.