L'étau se resserre de plus en plus sur Bouguerra Soltani au sein du MSP. Désormais, le problème ne se pose plus entre lui et Abderrezak Makri, mais c'est toute la direction du parti qui s'est positionnée contre lui. En effet, dans une déclaration rendue publique par le responsable de communication du MSP, Benabdellah Benadjmia, «la représentation du parti en matière de déclaration, d'intervention ou d'interview est assurée par les membres de la direction nationale du Mouvement et, accessoirement, de ceux délégués à cet effet pour la direction». Cette déclaration, sonne comme un rappel à l'ordre solennel à l'endroit de Bouguerra Soltani, mais aussi comme sa neutralisation en le coupant des milieux médiatiques. En s'impliquant ainsi dans la gestion de l'affaire Soltani, les cadres du MSP font désormais porter le chapeau d'une éventuelle mise à l'écart définitive de celui-ci au parti. Une façon de dire que ce n'est plus Abderrezak Makri et ses partisans qui se positionnent contre lui, mais ce sont tous les militants et cadres qui y adhèrent. Cette démarche de neutralisation de l'ex-président du MSP qui se veut désormais concertée et sans concession pèse sans doute lourd sur le concerné. Car, contrairement aux précédentes fois où il a été mis en demeure par l'état-major de son parti d'observer une certaine discipline et de respecter les positions et engagements de son parti, cette fois, Abderrezak Makri, qui incarne l'aile dure du MSP, est en position de force aussi bien au sein de son parti qu'au sein de la scène politique nationale. En effet, après les élections législatives, le MSP a été sollicité par le pouvoir pour faire partie du gouvernement. Cette offre, soutenue par certains cadres et militants du parti, dont Bouguerra Soltani et Abdelmadjid Menasra, a failli faire imploser le parti. Mais, menant une campagne médiatico-politique d'une rare intensité en faveur du boycott du gouvernement en avançant des arguments à la fois politiques, tactiques et moraux, Abderrezak Makri a réussi à faire pencher la balance de son côté. En soumettant l'option de la participation ou non au gouvernement au conseil consultatif du parti dont est membre Bouguerra Soltani, Makri a indiqué, au nom de son attachement à ses engagements auprès des militants et sympathisants du MSP, qu'il démissionnerait dans le cas où l'option de la participation au gouvernement est retenue. Contre toute attente, il est sorti vainqueur de ce bras de fer, le conseil consultatif du parti ayant voté dans son écrasante majorité contre la participation au gouvernement. «Nous avions déjà dit que, le Mouvement resterait dans l'opposition et poursuivrait sa lutte de façon pacifique afin de faire évoluer les rapports de force. Nous avons participé aux élections sur la base de cette charte entre nous et le peuple algérien. Donc il est normal que nous ne participions pas au gouvernement. Le conseil consultatif était à la hauteur de cette vision et l'a soutenue avec une majorité écrasante. Des 209 membres, neuf seulement ont voté pour la participation tandis que 13 se sont abstenus. La direction du parti est soutenue de façon importante par le conseil consultatif national», a indiqué Abderrezak Makri au lendemain de la tenue de la réunion du conseil consultatif de son parti. La victoire de Abderrezak Makri n'a cependant pas laissé indifférent Bouguerra Soltani qui a menacé de se retirer du parti et, éventuellement, en créer un ou rejoindre le TAJ de Amar Ghoul. Dans tous les cas, le bras de fer entre l'ex-président du MSP et l'actuel qui dure depuis presque cinq ans s'est enfin soldé par la victoire de ce dernier. Même si pour l'heure Bouguerra Soltani est toujours militant du MSP, l'étau se resserrant hermétiquement sur lui, il est fort probable qu'il jette l'éponge dans les tout prochains jours et quitte le parti soit, comme il l'a annoncé, pour mettre en place une nouvelle structure ou pour rejoindre le parti de son ex-ami Amar Ghoul.
