ça sent le soufre! Le jeu politique ne se résume pas en deux mots «noircir ou blanchir», l'image du pouvoir, selon Soltani. Le torchon brûle entre le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et son concurrent Bouguerra Soltani qui a multiplié ses sorties médiatiques pour expliquer sa démarche politique et mobiliser ses fidèles, pour «redresser la barre» qu'il juge trop basculer dans l'opposition. Dans sa nouvelle démarche, Soltani a prôné la participation aux prochaines élections comme seule alternative pour s'imposer en tant que force politique sur la scène. Pour ce dernier «les élections sont le seul terrain de bataille politique», tout en rappelant au président actuel du parti que le jeu politique ne se résume pas en deux mots «noircir ou blanchir», l'image du pouvoir. Bouguerra Soltani qui conduit actuellement une campagne contre Abderrezak Makri, a rendu public, hier, le contenu de sa démarche politique. Une approche qui vise, selon lui, à redorer le blason du Mouvement de la société pour la paix, en lui permettant de se placer sur le paysage politique, tout en apprenant à Makri, que «le jeu et l'enjeu politique se font dans le cadre des alliances pour défendre l'intérêt du parti et de la patrie», et non pas dans le refus de toute initiative venant du gouvernement. Soltani indique que sa démarche politique, détaillée dans un document, sera remise au conseil consultatif du parti prochainement et appelle les militants et les cadres du parti à la soutenir afin de mieux placer le MSP sur l'échiquier politique. Pour ce dernier, les militants du parti, ont le droit d'apprendre et de comprendre le motif de cette démarche qui porte une vision futuriste pour le MSP», afin de donner une nouvelle dynamique aux instances du parti et renforcer sa présence au sein de la société. Il semblerait que la sortie du MSP de l'alliance présidentielle et son basculement dans le camp de l'opposition, n'ont pas toujours été du goût de l'ex-président du parti qui multiplie les initiatives et ne rate aucune occasion pour exprimer sa position par rapport au choix politique de l'actuelle direction du MSP et ce, depuis l'arrivée de Abderrezak Makri à la tête du plus important parti islamiste en Algérie. Arrivée avec une nouvelle vision politique inspirée des expériences des frères musulmans, basée sur la confrontation frontale avec le gouvernement, le MSP est devenu le numéro un de l'opposition. Une position, sévèrement critiquée par Soltani qui s'est dit disciple de Mahfoud Nahnah, qui a prôné et défendu la voie du dialogue et de la concertation avec le pouvoir. En résumé, la démarche de Soltani, a pour objectif de mener le MSP dans le cercle du gouvernement, et laisse entendre dans son message que seul son alignement permettra au parti de grandir dans la sérénité, une vision que Abderrezak Makri ne partage pas avec son rival. Soltani accuse Makri d'avoir discrédité le parti, en lui dessinant un avenir incertain en le positionnant dans le camp de l'opposition. Il affirme dans ce sens que «l'opposition n'a pas d'avenir en Algérie». Pour sauver l'image du parti, ce dernier interpelle l'opinion publique et les militants du parti pour se mobiliser autour de «sa démarche visant au retour du Mouvement dans les cercles de décisions» pour raison, le MSP n'a aucun avenir au sein de l'opposition. Enfin, ce n'est que le début de la guerre médiatique entre le leader du parti Abderrezak Makri et Soltani. Le vent de la discorde risque de souffler une nouvelle fois sur le MSP. Le conseil consultatif du parti n'a pas encore tranché la participation du parti ou pas aux prochainzes échéances électorales. La question qui se pose: quelle serait la réaction de Makri face aux accusations de Soltani, lui qui a toujours préféré l'apaisement, au moment où son rival croit encore en ses chances de ravir la tête du parti, même s'il ne l'a pas exprimé publiquement?