des couleurs et des impressions C'est un travail de 5 ans que notre artiste vous convie à découvrir à la galerie Sirius, laquelle est ouverte de 13h à 17h chaque jour sauf vendredi et ce, jusqu'au mois de septembre. Des silhouettes, un semblant de piano, l' illusion du visage et beaucoup de matières à profusion. De la palette de composition jetée sur la toile dans un jet presque nerveux, mais qui dénote d'une maîtrise bien avérée. L'exposition de Valentina Ghanem, visible à la galerie Sirius du Télemly, qui s'étend jusqu'en septembre est bien originale car respirant une certaine dynamique dans sa créativité laquelle passe par un nouveau tournant diront les spécialistes. Le commissaire de l'expo Saâdi Chikhi, que nous avons croisé dimanche à la galerie, nous avouera: «L'artiste a commencé à travailler sur cette expo depuis 2013. C'est une première pour Valentina Ghanem. Elle s'achemine vers un domaine conceptuel qu'elle n'a jamais fait. Elle était plutôt dans le style classique. C'est un superbe travail, voire exceptionnel en termes de qualité de travail et d'harmonie aussi. La thématique c'est la ville. Mais elle rend aussi hommage à son père. Et de souligner dans le catalogue:«Dans ce nouveau travail, la dimension conceptuelle évidente et l'élaboration harmonieuse et structurée des formes et des couleurs ainsi que son style cubique en mouvement constant définissant l'oeuvre...» et de rajouter bien loin à propos du mouvement: «Il se traduit bien que discret avec douceur, mais constant, invariable riche et rigoureux vers une interprétation plastique profonde et subtile d'où se dégagent de nombreuses sensations, un relief sans efforts, une fluidité sans tension, un cheminement sans obligation, voire une liberté sans contraintes...» Ici et là, on croit deviner un dromadaire, à côté un éléphant. Rien n'est à tout à fait sûr dans l'abstraction picturale de Valentina Ghanem Pavlovskaya dont la charge inspiratrice est dense et nous ouvre l'imagination vers de nouvelles destinations méconnues. Et si sa nouvelle exposition est dédiée à la ville d'Alger, entre ses ruelles faussement cadenassées et sa lumière, l'expo se veut aussi un hommage à son feu père. Exposition personnelle, Valentina Ghanem Pavloskaya l'a intitulée ainsi «de toits à moi», une manière de faire le lien entre sa ville natale et celle d'adoption tout en croisant le fer avec son fil de filiation à coups de pinceaux intimes et de rayonnement pictural. De la chaleur paternelle à la blancheur d'une ville teintée de milles soubresauts de lumière, l'artiste dresse le portrait de ses interstices nimbés de mille couleurs chatoyantes dont elle sait marier les tons avec finesse et agilité. La peinture qui n'a plus de secret pour Valentina glisse sur la toile et se métamorphose en diverses dimensions explosées dont la variation géométrique semble importer peu à l'artiste si ce n'est l'importance du détail qui prévaut sur le reste et insuffle encore une fois une véritable énergie à ses tableaux. La juxtaposition de cette riche matière donne du relief autant que ça confère force à ces peintures à l'huile que l'artiste triture encore et encore pour en faire naître une idée, un frisson, une émotion. Ce sont ainsi une vingtaine de toiles de différents formats qui sont exposées aux cimaises de la galerie Sirius et qui ne demandent qu'à être regardées et appréciées à leur juste valeur. Des tableaux d'une féroce beauté, qui parlent à l'âme telles des écorchures dans un morceau de bois, rêches de l'extérieur mais bien profondes et sensibles à l'intérieur. La texture de cette peinture a de cela de spécial en apparence, mais de la douceur dans le contenu lorsqu'on y prête bien son regard. En somme, des toiles qui respirent la vie et le coeur palpitant d'une personne tout simplement artiste jusqu'au bout des ongles...