Alors que le gouvernement a fixé son agenda pour présenter son Plan d'action le 18 juin prochain devant les députés, l'APN n'a pas encore arrêté de date pour l'installation de ses structures. La répartition des responsabilités au sein de l'APN divise les partis islamistes. Le retour du Mouvement de la société pour la paix aux structures de l'APN suscite, d'ores et déjà, de vives réactions du Front de la justice et du développement. Ce dernier accuse le MSP d'avoir été complice du complot programmé par la coalition pour exclure le FJD des structures de l'APN. «Nous n'allons pas nous taire sur cette affaire qui vise à exclure l'opposition de son droit d'être représentée au sein des structures de l'APN», écrit le député Hassan Laribi, dans une déclaration postée sur sa page Facebook. Laribi dénonce ce procédé et appelle les partis de l'opposition à la mobilisation pour mettre un terme aux dépassements commis par les partis de la coalition. Il y a lieu de noter que l'alliance des islamistes composée d'Ennahda, El- Adala et le mouvement El-binaa a ambitionné de décrocher un poste de vice-président. Cependant, le mode de désignation adopté lors de la réunion tenue lundi dernier lui a fait perdre son droit. Devant le forcing des partis majoritaires, le président de l'Assemblée a décidé l'application du chapitre 2 de l'article 13 du règlement intérieur qui stipule que c'est à la majorité parlementaire de présenter une liste unique à l'adoption de l'APN. Le MSP n'a pas uniquement provoqué la colère des islamistes, mais également des partis démocrates. Le Front des forces socialistes (FFS) a également réagi. «Les partis qui intègrent les structures ne peuvent pas se considérer comme partis d'opposition», a soutenu le chef du groupe parlementaire du FFS, Chaffaa Bouaiche dont le parti a boycotté les structures de l'Assemblée. Chaffaa Bouaiche a indiqué qu'il a interpellé le MSP sur cette décision. «J'ai tenu à interpeller les partis qui veulent intégrer le bureau, après l'avoir boycotté en 2012, de nous expliquer ce qui a changé durant ces cinq ans», a t-il déclaré sur les réseaux sociaux. Ainsi, le problème n'est pas fini. La répartition des postes de responsabilités, sujet qui a fait l'objet de bataille, a rajouté de l'huile sur le feu en ravivant davantage les hostilités entre les partis de l'opposition et ceux de la coalition. Il faut s'attendre à des confrontations lors de la séance d'installation des structures qui sera programmée au courant de la semaine prochaine. Alors que le gouvernement a fixé son agenda pour présenter son Plan d'action le 18 juin prochain devant les députés, l'APN n'a pas encore arrêté de date pour l'installation de ses structures. Les concertations sont toujours en cours. Les chefs des groupes parlementaires se sont réunis hier pour la deuxième fois consécutive afin de s'entendre sur le dispatching des missions. Cette fois-ci, la réunion n'a pas regroupé les dix groupes parlementaires, mais seulement ceux qui participent à la gestion des affaires de l'APN. «Nous n'avons pas encore arrêté la date, nous sommes toujours en réunion pour définir les missions de chacun», a affirmé le chef du groupe parlementaire du FLN, Saïd Lakhdari. Désormais, ils seront quatre partis à se partager la gestion des affaires parlementaires. Il s'agit du FLN, RND, TAJ, du MSP ainsi que les indépendants. Le parti majoritaire a eu gain de cause en obtenant quatre vice-présidents, le RND trois, le MSP et les indépendants ainsi que TAJ ont eu un siège chacun. La chambre basse doit mettre en place ses structures le plus vite possible pour pouvoir accueillir le Plan d'action du gouvernement. Celle-ci a juste une semaine pour prendre toutes ses dispositions et convoquer les 462 élus à l'examen de la feuille de route du gouvernement Tebboune.