La tendance lourde abonde dans le sens du maintien à son poste du président de ce parti. Le MSP, fidèle à ses habitudes, a fait de la clôture de la cinquième rencontre de ses instances algéroises, une occasion pour prouver à tous que la supposée crise qui le secoue n'est qu'une simple vue de l'esprit. En témoignent, d'une part, la présence dans la salle des conférences de la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction, de nombreux députés ainsi que des présidents du madjliss echoura et de l'instance constituée par les membres fondateurs du parti, mais aussi les ovations chaleureuses faites à l'unanimité à Boudjerra Soltani dès les premiers instants de son arrivée. Le document final de cette rencontre, sans faire la moindre référence à la crise, s'attarde toutefois à réitérer la confiance de tous en les instances des partis ainsi que leurs capacités à «absorber le débat en cours». C'est également en ces termes que Boudjerra Soltani a répondu à nos questions une fois interpellé sur la crise, supposée ou pas, qui secoue son parti. «Le madjliss echoura, qui doit se réunir bientôt, reste souverain. Sa décision, quelle qu'elle soit, sera prise démocratiquement et en toute indépendance. Il ne fait aucun doute qu'elle sera respectée par tous.» C'est une déclaration que nous a confirmée, également le député Fateh Guerde. Celui-ci, tout en confirmant la poursuite de la campagne de collecte de signatures en faveur de la tenue d'une réunion extraordinaire du madjliss echoura, a beaucoup insisté sur le fait que «ce genre de débats aide le mouvement à se régénérer, à préserver le fonctionnement démocratique de ses instances et à continuer de progresser positivement». Dans une allocution improvisée, Boudjerra Soltani, à la clôture de ces travaux, a lui aussi insisté sur le fait que «ce débat constitue un mouvement qui, en physique, rime avec énergie et progrès». La rumeur, dès lors, allait persistance hier sur le fait que «le conflit apparu dans les rangs de ce parti serait en passe d'être réglé, au regard de la discipline à laquelle les militants du MSP sont tenus de se conformer depuis le début». C'est, au reste là, un des secrets de la réussite de ce parti. L'on murmure qu'Abdelmadjid Menasra, qui se trouve ouvertement à la tête des frondeurs, obtiendrait le poste de porte-parole du MSP en contre-partie de son silence. Toujours est-il que Boudjerra Soltani persiste et signe, qualifiant de «nouvel acquis pour le parti» la nomination de son président au poste de ministre d'Etat. De même qu'il qualifie la progression de l'Alliance présidentielle de «grand pas en direction de la démocratie effective». Celle-ci, tout comme l'électorat algérien, devra attendra encore 15 à 20 ans avant que sa configuration définitive ne se fasse, avec trois formations politiques principales. C'est là une théorie chère à Boudjerra Soltani, et qu'il n'a pas manqué de développer une fois de plus lors de son discours d'hier. Le MSP espère également que la situation sociale ira en s'améliorant, notamment à travers une révision à la hausse des salaires, mais aussi le retour d'une couche algérienne moyenne, qui soit majoritaire au sein de la société. De même que ce parti, que s'enorgueillit d'avoir 500 martyrs, dont Cheikh Bouslimani, soutient la démarche présidentielle portant réconciliation nationale et amnistie générale, «seule voie possible de sortie de crise». L'image qu'a reflété hier le MSP est celle d'un parti encore uni, ne perdant jamais de vue ses objectifs et qui, immanquablement, saura dépasser ce «débat» qui donne même l'air d'«amuser» Soltani au lieu de l'irriter.