Des «médiateurs» très entreprenants auraient réussi à ramener les parties en conflit à de meilleurs sentiments. C'est donc aujourd'hui que la «crise» qui a commencé de secouer le Mouvement de la société pour la paix depuis le dernier remaniement ministériel trouvera son épilogue d'une manière ou d'une autre. En effet, les partisans d'Abdelmadjid Menasra, au même titre que ceux de Boudjerra Soltani, se sont tous entendus pour respecter le verdict que rendra le madjliss echoura, quel qu'en soit le contenu. Les nombreux députés du MSP, croisés ces derniers jours dans les couloirs de l'hémicycle, se sont en effet tous entendus autour de cette option, allant jusqu'à balayer d'un revers de main «la présence d'une crise au sein du parti». Pour eux, et comme nous l'avait indiqué le président du MSP tout récemment, «le fait même qu'il y ait un pareil débat au sein du parti est une preuve de sa bonne santé, mais aussi de l'inénarrable démocratie qui y règne». Il semble, en fait, selon les bribes d'informations que nous avons pu récolter non sans grande difficulté, que «les deux parties en litige aient pu trouver un compromis dans l'intérêt du parti». Tout porte à croire, en ce sens, que «Boudjerra Soltani, le président du MSP, soit en passe d'être privé de certaines de ses prérogatives». Celles-ci, en toute logique, iraient à son principal adversaire, Abdelmadjid Menasra. Le madjliss echoura, qui a mis plus d'une semaine à chercher et à trouver cette voie médiane, y mettra sans doute les formes. Il se servira, en effet, des arguments mêmes de Menasra pour arriver à cette fin. Sans qu'il ne soit possible, dans l'état actuel des choses si cette instance souveraine entre deux congrès rendra public ou pas le contenu complet de ses décisions, il semble que celle-ci «justifiera les décisions qu'elle s'apprête à prendre par le fait que les nouvelles charges ministérielles de Boudjerra Soltani l'empêcheront très certainement d'assumer correctement l'ensemble de ses fonctions partisanes et politiques». Boudjerra Soltani, qui restera très certainement à son poste de président du MSP, cèdera en revanche celui de porte-parole au profit d'Abdelmadjid Menasra ou l'un de ses proches «partisans». C'est la décision à laquelle seraient parvenus les membres du madjliss echoura. Il convient de souligner, en effet, que celui-ci se réunit aujourd'hui en session extraordinaire. Celle-ci a été convoquée à la suite de la collecte des signatures nécessaires, selon les statuts du parti en vue de soulever la question de la présence de son président au sein d'un gouvernement que préside un autre responsable d'une formation politique censée être rivale, le RND en l'occurrence. Si les récriminations de Menasra et de ses proches ont trouvé quelques échos favorables auprès de nombreux cadres et députés, il faut dire que la demande appelant à démettre Boudjerra Soltani de son poste de président à moins qu'il n'accepte de démissionner du gouvernement, ait fini par être rejetée avec une fort large majorité. Outre le fait que le MSP et le RND travaillent main dans la main au sein de la coalition gouvernementale, il n'échappe, non plus à personne, que ces deux formations politiques, en plus du FLN, sont censéés être les meilleurs «amis» du monde dans le cadre de l'Alliance présidentielle, alliées jusqu'à trouver le moyen de coordonner leurs actions sur le plan organique. La meilleure preuve que le MSP compte bien en finir définitivement avec cette «mini-crise», qualifiée par beaucoup de nos sources de «tempête dans un verre d'eau» réside sans doute dans le fait que dès le lendemain de cette rencontre le madjliss echoura compte se réunir en session ordinaire en vue de revenir au traitement des questions nationales et internationales de tous les jours. Le MSP, qui a fait de l'entrisme une véritable doctrine, a réussi la gageure d'assurer sans «incidents» le remplacement du défunt Mahfoud Nahnah alors que les candidats de taille ne manquaient pas. Ce n'est donc pas cette question qui pourra l'ébranler, d'autant que Menasra a lui aussi goûté à «l'ivresse» que peut parfois procurer un portefeuille ministériel.