Face à une situation économique et financière très tendue, les nouveaux walis n'auront pas à gérer une opulence, mais à faire preuve de beaucoup d'imagination dans la gestion des tensions sociales. Après avoir mis en place un nouveau gouvernement issu des élections législatives du 4 mai dernier, le président de la République Abdelaziz Bouteflika entamera dans les jours à venir un mouvement que l'on dit profond dans le corps des walis. Le remaniement viendra combler le vide qu'avaient laissé les quatre walis devenus respectivement ministres dans le nouveau gouvernement de Abdelmadjid Tebboune.Le mouvement ne se contente pas de répondre à ce vide, mais il axera son intérêt sur la nécessité d'avoir une nouvelle démarche, voire une nouvelle feuille de route en étroite relation avec la situation socio-économique qui caractérise le pays. Le défi est grand, la tâche n'est pas du tout facile dans un contexte économique et financier très tendu. Ce mouvement y apportera-t-il des solutions idoines à la crise qui guette le pays? Le wali est un vecteur de la dynamique du développement dans sa compétence territoriale, de ce fait, la mission qui lui est octroyée exige de lui qu'il contribue d'emblée à trouver des solutions aux questions brûlantes et parer à toute situation susceptible de provoquer de l'instabilité ou de la contestation sociale. Dans ce sens, le ministre de l'Intérieur, Nouredine Bedoui a soulevé la question du rôle du wali dans des situations les plus critiques et ainsi que la mission qui lui est dévolue. Cette démarche se veut comme une autocritique du secteur qui a pendant longtemps été géré de façon bureaucratique en déphasage avec la réalité socio-économique qui s'impose comme un élément incontournable en termes de préoccupation primordiale des walis. Le ministre Nouredine Bedoui a sommé les walis en fonction de revoir leur copie en matière de gestion et même en ce qui concerne l'approche qu'ils développent pour juguler les problèmes que connaissent leurs wilayas respectives. Les nouveaux walis auront du pain sur la planche. La crise financière qui taraude l'esprit du gouvernement est une occasion pour eux de faire preuve de beaucoup d'imagination en matière de gestion de la situation de crise drastique comme celle que connaît le pays. La rigueur doit la remporter sur l'immobilisme et l'inertie qui se sont constitués en un credo incontestable au sein de l'administration nationale en général et au sein du corps des walis en particulier. Les walis sont dans l'obligation de s'intéresser au volet économique et casser l'approche bureaucratique pour booster le secteur de l'industrie et des services et les petites et moyennes entreprises. C'est de cette façon que les walis pourraient apporter une valeur ajoutée sûre. Les nouveaux walis ont le devoir de s'adapter aux nouvelles mutations auxquelles fait face le pays. Ils doivent faire de la notion de l'investissement économique leur leitmotiv pour relancer la dynamique du développement et de la croissance. Il est attendu de ce remaniement dans le corps des walis que la question de la disponibilité et l'efficacité soient les priorités de l'action des walis durant la période actuelle qui n'est pas du tout chose facile, une période qui exprime une situation des plus chaotiques sur le plan financier, économique et social. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a élaboré un rapport détaillé sur certains walis qui n'ont pas été à la hauteur de leur responsabilité, cette nouvelle façon de travailler mettra en évidence la question de l'obligation de résultat dans le corps des walis qui devrait se hisser au niveau de la performance comme toute entreprise économique ou autre structure censée superviser ou mener un programme et l'accomplir. Les walis qui seront nommés dans le cadre du remaniement prochain n'auront pas une vie qui ressemble à une sorte de sinécure, elle sera périlleuse et difficile même, dans la mesure où la situation sociale est plus délicate, ce qui fait d'eux des premiers responsables qui doivent peser de tout leur poids pour apaiser la situation et travailler en étroite relation avec les citoyens pour dissiper toutes les formes de tentions susceptibles de créer une atmosphère de désarroi menant à des pratiques violentes. Les projets de lois qui seront abordés au niveau de l'Assemblée populaire nationale (APN), surtout ceux qui portent un caractère social de premier ordre à l'image du projet de loi concernant la relation de travail et celui en rapport avec la santé publique et la réforme hospitalière. Ces projets de lois sont tellement sensibles et qui touchent des pans entiers de la société pourraient être une source de désarroi et de mécontentement des travailleurs, ce qui va entraîner une situation de tension sociale avec tout ce que cela pourrait avoir comme conséquence.