Cette nouvelle a relancé le débat sur la problématique du clonage dans le monde. La nouvelle est invraisemblable mais elle est vraie. La brebis Dolly, née en juillet 1996 par clonage à partir d'une cellule adulte, vient d'avoir des frères humains en Europe et en Corée du Sud. Les premiers embryons humains issus du clonage ont été créés par des équipes britannique et sud-coréenne, ont annoncé les deux équipes en Grande-Bretagne. Une équipe du Centre for Life de l'université de Newcastle upon Tyne a créé trois embryons clonés. La course au clone humain semble déjà lancée puisque les Coréens affirment devancer les Britanniques en créant plus de 60 embryons humains clonés. Cette nouvelle a soulevé une incroyable levée de boucliers et relancé de plus belle le débat sur la problématique du clonage dans le monde. Car si ces avancées réalisées sur le clonage thérapeutique nourrissent parmi les scientifiques l'espoir de progrès médicaux, elles suscitent en revanche, l'inquiétude chez les organisations de réflexion sur la bioéthique qui y voient la préfiguration du clonage reproductif. Selon les scientifiques, cette recherche ouvre de nouvelles perspectives pour soigner des maladies comme le diabète et la maladie d'Alzheimer ou remplacer des organes défectueux sans risquer le rejet de la greffe. «Ce rapport marque un gigantesque pas en avant pour la science, vers le jour où certaines des maladies et blessures qui font le plus de ravages pourront être soignées en utilisant des cellules-souches thérapeutiques», a déclaré le professeur Woo Suk Hwang, de l'université nationale Séoul, qui a dirigé l'équipe sud-coréenne. Une véritable confusion est entretenue sur cette technique développée par les Allemands depuis 1938. Le clonage dit non reproductif, ou encore thérapeutique n'est pas une technique de procréation mais un moyen de fabriquer des lignées de cellules ou des tissus génétiquement identiques à l'individu chez qui a été prélevée la cellule adulte d'où provient le noyau utilisé. Ce qui est différent de la technique qui consiste à faire naître des enfants, à la manière de la brebis Dolly et d'autres mammifères «clonés». Sceptiques et vigilantes, les associations et les organisations de réflexion sur la bioéthique voient en ces découvertes «l'arrivée des monstres du nouveau monde». Ces organisations ont exprimé unanimement leurs inquiétudes, condamnant la «manipulation de la vie humaine». Elles estiment que ces techniques pourraient à l'avenir être utilisées pour le clonage reproductif, la fabrication d'enfants identiques à un être humain existant. La crainte de ces organisations est surtout motivée par l'absence d'un cadre juridique contraignant. Aucune interdiction internationale qui récrimine le clonage reproductif n'existe actuellement même si l'Assemblée générale des Nations unies a adopté une déclaration appelant à interdire toute forme de clonage humain. Le président américain a été le premier chef d'Etat à intervenir dans cette polémique. G. W. Bush a menacé hier, d'opposer son veto à toute loi assouplissant les limitations posées aux Etats-Unis au financement fédéral de la recherche sur les cellules souches. «Je suis un partisan de la recherche sur les cellules souches», a affirmé le président Bush lors de déclarations à la presse, tout en soulignant qu'il était «préoccupé par le clonage». «J'ai indiqué clairement au Congrès que j'étais contre l'utilisation d'argent fédéral venant des contribuables pour développer une science qui détruit la vie pour sauver des vies. Si une loi en ce sens est votée, j'y opposerais mon veto», a-t-il affirmé.