L'humoriste Smaïn était présent la semaine dernière à Constantine. Même s'il est venu en sa qualité de président d'honneur du festival Dima jazz qui tient sa troisième édition, le comédien a tout de même profité de son passage pour renouer avec une ambiance dont il a toujours rêvé. L'ambiance de sa ville natale. Arraché à ses nombreux admirateurs le temps de quelques questions, il s'est laissé aller sans «protocole» au jeu des questions-réponses que lui a imposées L'Expression. «C'est toujours une immense joie de retrouver l'Algérie et Constantine, ma ville natale. Je suis réellement chez moi. Et chaque Constantinois est pour moi comme un membre de ma famille». On peut rester des heures avec Smaïn. Lorsqu'il commence à parler de l'Algérie, il ne se lasse jamais. Il improvise, il innove, sauf qu'il n'est pas sur scène. L'Algérie lui tient à coeur. Il n'a donc pas besoin de son immense talent de comédien pour l'exprimer. Voulant sûrement prendre ses distances avec les séjours organisés en Algérie de nombreux pieds-noirs, Smaïn n'est pas allé par trente-six chemins pour dire qu'il n'a rien à voir avec le retour de ces «anciens Français d'Algérie». «Je n'ai rien à me reprocher», a-t-il dit avant d'ajouter: «J'ai quitté l'Algérie dans une période de douleur. J'étais gosse et puis, je retrouve mon pays, après plusieurs années d'absence. Je suis émerveillé.» Le comédien tenait absolument, c'était visible, à ce que sa présence en Algérie ne soit pas vue sous un angle politique. «Je suis dans ma famille», ne cesse-t-il de répéter. «Comment j'ai trouvé Constantine? Elle change mais elle n'a jamais perdu son charme. Et c'est comme ça que je l'aime». A propos, Smaïn a-t-il l'intention de se produire à Constantine? «Pour le moment, c'est impossible. J'ai un calendrier très chargé. Je suis tenu par un programme jusqu'à 2006. Toutefois, je peux vous dire qu'il y a un projet en vue pour la tenue d'un spectacle à Alger, mais il n'est pas encore finalisé. Pour Constantine, ce sera après». S'exprimant dans un français bien particulier, le comédien a estimé que la jeunesse constitue une formidable richesse pour l'Algérie. «C'est merveilleux tous ces jeunes. La société algérienne est hétéroclite. Elle renferme de nombreux talents», a-t-il souligné. A l'image de celui des artistes du groupe Sinouj, un groupe constantinois qui a réussi admirablement à mixer le malouf au rythme jazz et aux mélodies sahariennes.