Révision technique. Le Plan d'action du nouveau gouvernement, adopté mercredi dernier, par le Conseil des ministres ne comporte aucune nouveauté majeure. Il s'inscrit dans le nouveau modèle de croissance économique, adopté en Conseil des ministres l'an passé et qui comporte trois phases. Nous sommes dans la phase commencée en 2016 et consacrée au décollage de ce nouveau modèle économique. Elle devra se poursuivre jusqu'en 2019 pour ensuite passer à la phase de transition qui sera celle du rattrapage économique qui, lui, devra s'achever en 2025. La troisième et dernière phase de ce nouveau modèle économique sera marquée par la stabilisation et la maîtrise des rouages de la vie économique du pays. A titre d'exemple, le Plan d'action prévoit au chapitre économique et financier «l'assainissement de la sphère économique et la promotion de l'investissement». Concrètement cela devra se faire selon ce qui a été prévu dans la première phase, c'est-à-dire atteindre pour les trois années, de 2017 à 2019, «une hausse annuelle d'au moins 11% du produit de la fiscalité ordinaire». Notamment par le programme de conformité fiscale volontaire (Mcfv) que la loi de finances 2017 a prorogé au 31 décembre de cette année au lieu de 2016. Il s'agit de l'argent de l'informel qui peut être transféré vers les banques en payant uniquement une taxe forfaitaire de 7%. Il y a également, toujours dans la loi de finances 2017, le rééchelonnement sur 3 ans de la dette fiscale des entreprises en difficultés. Deux exemples d'assainissement, parmi d'autres, qui précédent la «mise en oeuvre de mesures concrètes de diversification de l'économie dès 2020». C'est-à-dire dans la seconde phase. Ceci pour dire que tout se déroule comme prévu et que le nouveau gouvernement dirigé par Tebboune est chargé de quelques «réglages de vis». Comme en témoigne l'affaire du paiement des créances des entreprises du secteur du logement. Voilà comment l'a expliqué, jeudi dernier, Omar Boudieb, P-DG du CPA, chef de file de six banques publiques: «Nous (les banques) avons traversé une période un peu difficile dernièrement, mais, grâce au nouveau gouvernement et aux décisions du nouveau Premier ministre, nous avons pu ressouder la cohésion entre nous (les banques)...tout ce qui reste comme impayés sera réglé dans les deux trois semaines à venir». Ce n'est donc pas l'argent qui manque, mais plutôt un blocage qu'il a fallu faire sauter. Plusieurs grains de sable du même type que devra écarter le gouvernement Tebboune et permettre le déroulement normal des différentes phases pour atteindre le nouveau modèle de croissance économique. Un Plan d'action qui s'apparente plus à «une caisse à outils»!