Il a de tout temps appelé à un islam qui honore l´homme, préserve sa dignité, le libère de l´emprise de ses instincts. Le premier colloque international sur Cheikh Bachir El Ibrahimi s´est ouvert hier au Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Ce séminaire de deux jours, dont la clôture aura lieu aujourd´hui, coïncide avec la célébration du quarantième anniversaire du décès de cet érudit. Dans un message adressé aux participants, lu par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensallah, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a rappelé que Cheikh El Ibrahimi a, toute sa vie durant, prêché une religion de paix et de réconciliation loin de tout fanatisme religieux. Il a appelé à «une réconciliation qui rétablit la quiétude de l´esprit, restaure la stabilité et la sécurité, favorise la relance économique et le progrès social et habilite la nation à un partenariat global avec d´autres nations.» El Ibrahimi était de ces adeptes d'une religion de tolérance, de pardon et de dialogue. Abdelaziz Bouteflika a déclaré que cet imam a toujours appelé pour «un partenariat d´égal à égal dans le cadre du respect, de la coopération et du dialogue civilisationnel fructueux et sérieux qui fait ressortir le vrai visage de l´islam. Un islam qui honore l´homme, préserve sa dignité, le libère de l´emprise de ses instincts et le prépare à l´édification des grandes civilisations humaines dans un esprit de modération et de pondération". Le président de la République a, en outre, rappelé les souffrances qu´a endurées le cheikh suite à son refus de publier un communiqué de soutien à la France lors de la Seconde Guerre mondiale en dépit des propositions alléchantes. Il a même été torturé lors des événements sanglants du 8 mai 1945. "L´imam El Ibrahimi fut parmi tant d´Algériens torturés à Alger et à Constantine ce qui lui laissa des séquelles physiques dont il continua à souffrir jusqu´à son décès". "C´était un éminent érudit, un éducateur chevronné, un pionnier de la réforme sociale, un leader digne, voire un éminentissime poète et homme de lettres aux oeuvres prolixes », a indiqué le président Bouteflika. Il n'a par ailleurs pas manqué l'occasion de rappeler les talents de ce cheikh dont la notoriété est arrivée jusqu'aux confins de l'Orient. «C´est grâce, estime Abdelaziz Bouteflika, à ses talents variés, ses réalisations distinguées, ses qualités intrinsèques, sa volonté inébranlable, et sa gestion rigoureuse, qu´El Ibrahimi a pu faire face à ce plan colonial ignoble, ourdi par des stratèges avérés, mais c´était sans compter avec la loyauté de ce moudjahid qui, armé de patience et de sincérité, s´est dressé comme un rempart face à la puissance coloniale.»