Il est impératif de mettre en place des mécanismes de coopération pour une meilleure gestion des catastrophes naturelles. Comment utiliser les technologies spatiales et quel est leur apport dans la prévention et la gestion des catastrophes naturelles? Ce sont les questions auxquelles les spécialistes se sont attelés à répondre et les 120 experts représentant 29 pays au cours du séminaire qui se tient à l'hôtel Sheraton d'Alger. Placé sous le haut patronage du président de la République, le séminaire, organisé par l'Agence spatiale algérienne (Asal), en collaboration avec le Bureau des affaires spatiales de l'ONU, vise à mieux faire connaître aux utilisateurs nationaux et régionaux les possibilités qu'offrent les techniques spatiales pour la prévention et la gestion des catastrophes naturelles. Il a également pour objectif «la contribution à l'intégration des solutions fondées sur ces techniques dans les activités de prévention et de gestion des catastrophes naturelles», souligne, Azzedine Oussedik président de l'Asal, dans son intervention qualifiant son agence de «locomotive pour le développement socio-économique du pays». Auparavant et devant un parterre de scientifiques, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, a mis l'accent sur la nécessité d'échanger les expériences et de coordonner les travaux entre les différentes agences spatiales du fait que «les catastrophes naturelles sont transfrontalières», en vue de réduire les dégâts qu'elles occasionnent. De ce fait, le recours à l'outil spatial demeure «la meilleure solution à même de permettre de suivre de façon simultanée les signaux climatiques et géologiques et d'évaluer ainsi les risques des catastrophes naturelles», a précisé le ministre. «Certes 95 % des victimes des catastrophes naturelles sont issues des pays pauvres, mais l'Algérie, à l'instar d'autres pays, n'est pas à l'abri de ces fléaux», a précisé le représentant du gouvernement avant d'appeler à la nécessité de mettre «en place des mécanismes de coopération et de partenariat dans l'utilisation des technologies spatiales pour une meilleure gestion des catastrophes naturelles». M.Harraoubia a également invité les pays en voie de développement à «travailler en coordination pour mettre en place un système de précision qui permet de réduire au maximum les dégâts des catastrophes naturelles». Dans ce sens, M.Oussedik a révélé que le projet de la carte d'aléa des risques sismiques est en voie de finalisation et que le projet sera lancé en Algérie. Depuis le séisme de Boumerdes ayant fait «250.000 morts, 11.000 blessés, détruit 100.000 habitations et engendré des pertes de près de 4,5 milliards d'euros». l'Algérie a adopté une nouvelle stratégie de prévention qui repose sur le redéploiement équilibré de la population et des infrastructures économiques pour les transférer progressivement du nord du pays vers les hauts plateaux et les régions du Sud qui sont les moins exposées aux séismes. M.David Stevens, représentant du Bureau des affaires spatiales de l'ONU, a affirmé que «cette rencontre retracera les préoccupations de l'ONU quant à la prévention et gestion des CAT-NAT» tout en permettant aux différents chercheurs «de présenter leurs expériences en matière d'utilisation des technologies spatiales pour gérer les catastrophes naturelles et réduire les dégâts qui en résultent». D'ailleurs, la communauté internationale a mis en place un plan pour la prochaine décennie qui «se veut une conception globale permettant de faire des expertises à même de renforcer le contrôle des changements climatiques et géologiques qui interviennent à la surface de la terre», a ajouté M.Stevens et cela dans le cadre de la lutte contre les CAT-NAT. Pour y faire face, la charte internationale sur l'espace et les grandes catastrophes naturelles (séisme, inondations, feux de forêts, désertification et risque acridien) prévoit de fournir aux pays exposés aux dangers les données spatiales pour garantir une gestion efficace et rapide des effets de ces catastrophes. Lors des débats, les intervenants ont tenté de mettre l'accent sur la nécessité de conjuguer les efforts dans la perspective de la mise en oeuvre de systèmes préventifs. La télédétection, le positionnement par satellite, les télécommunications spatiales constituent pour les séminaristes les instruments technologiques autour desquels seront développées différentes expériences pour l'aide à la prévention et à la gestion des CAT-NAT.