ça chauffe à El Hadjar... Le nouveau responsable du département de l'industrie et des mines ne semble pas tout avaler. Interpellé par un redémarrage fictif, il décide l'envoi d'une commission d'enquête au complexe sidérurgique d'El Hadjar. Décidément, il a fallu que le ministère de tutelle change de locataire pour que le rideau d'une série de mises en scène tombe enfin. De report en report, d'avenant en avenant et d'infirmation en confirmation, le plan d'investissement global au montant de plus d'un milliard de dollars, relatif à la réhabilitation et la modernisation des équipements du complexe sidérurgique, est resté otage de scénarii incohérents. Le tout dernier, remonte au mois d'avril 2017, lors de la visite de l'ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal venu en marge de la tenue de la tripartite, donner le coup du redémarrage du HF2 du complexe d'El Hadjar. Une nouvelle qui, bien qu'elle ait fait le tour de l'Algérie, n'a pas été convaincante à plus d'un égard. Notamment si l'on considère les informations filtrées ici et là, sur l'impossibilité d'une réelle reprise de service du poumon de l'usine, le HF2 en l'occurrence. Ce dernier qui s'est de tous temps élancé avec ses flammes dépassant les deux mètres, tel le brasier d'un volcan. Depuis sa mise en veille, puis son arrêt total en 2015, le mastodonte d'acier n'a plus craché le feu. Et le scénario de sa réactivation n'a été qu'une fumée blanche. Résultat d'une orchestration... aux dessous douteux. Ces derniers qui ont fait couler beaucoup d'encre aux fins de susciter une quelconque réelle réaction de la part des responsables de l'époque, mais à bon entendeur... Aujourd'hui, inerte tel un cadavre abandonné par ses assassins, le complexe d'El Hadjar est victime de ses gestionnaires et administrateurs qui ne veulent pas reconnaître l'échec de leur présumée compétence. Une réalité interpellant un tant soit peu, le ministre de tutelle qui, fraîchement installé aux commandes du département de l'industrie et des mines, a décidé de s'enquérir de l'état des lieux de celui qui n'a gardé de son statut de fleuron de l'acier en Algérie que le nom. Pour cela, il a été décidé une inspection. Cette dernière a été dépêchée hier par le ministre de l'Industrie et des Mines au complexe d'El-Hadjar pour faire un état des lieux et un audit sur le site, dont les rapports attendus, devront éclairer les pouvoirs publics sur le non-démarrage effectif du HF2. Et ce, en dépit de la consommation d'une enveloppe de plus d'un milliard de dollars injectés par le Trésor public pour la réhabilitation des installations. Des opérations qui, deux ans durant ont été entourées d'ambiguïté et de flou, aussi bien par la direction générale du complexe que le syndicat d'entreprise. Deux acteurs qui, à chaque rencontre, ne ménagent aucun effort, pour manifester des assurances mensongères. En témoigne le dernier point de presse organisé par la direction du complexe et son syndicat. Une rencontre durant laquelle ces derniers ont manifesté un optimisme démesuré, quant au redémarrage officiel du HF2. Ils ont même tablé sur une production de 2,2 millions de tonnes à l'horizon 2019. Malheureusement, en l'absence de kérosène un avion ne peut décoller avec du mazout. Telle est la situation du complexe sidérurgique d'El Hadjar. La mise à mort de cette entité économique a été signée par un staff dirigeant, le moins que l'on puisse qualifier d'incompétent, du moins dans le secteur de la sidérurgie, qui ne relève pas de son domaine. Pour ainsi dire, pour les hauts cadres du secteur, ce constat est révélateur de l'incompétence du premier responsable du groupe Imetal. Ce dernier était tenu de veiller sur le bon déroulement du plan d'investissement, à savoir: appels d'offres, suivis des opérations de réhabilitation et de modernisation et enfin la réception des travaux. Une feuille de route, notons-le, ponctuée de contrats conflictuels, avec des partenaires étrangers. Situation leitmotiv pour les responsables du secteur. Une situation que ces derniers auraient pu éviter en jetant l'éponge, et éviter de ce fait ce grand gâchis. Ainsi, conscient de ce dégât économico-financier, Mahjoub Bedda, fraîchement nommé à la tête du ministère de l'Industrie et des Mines, a, dans sa feuille de route de gestion du secteur dont il a la charge, décidé une politique de relance, portant sur des priorités absolues et les modalités de réussite. De ce fait, le commis de l'Etat a engagé un assainissement managérial pour installer une politique basée sur la compétence. Cette dernière représente le pilier de la réussite de relance économique. Un challenge que Mahjoub Bedda, semble bien déterminé à relever, en témoignent les décisions ciblant, dans un premier temps le limogeage de hauts cadres de son département. Ce coup de fouet dans la fourmilière partisane du clan sortant, confirme l'opacité de la gestion et la prise de décisions incohérentes, ayant longtemps caractérisé ce secteur névralgique de l'économie nationale. Ce qui suppose sans l'ombre d'un doute, le recours à un potentiel humain compétent, capable de mener à bon port la relance et la promotion du secteur de l'industrie nationale, notamment en ces moments de crise. Car, il convient de signaler que le Groupe Imetal est l'avant-base de la politique sidérurgique algérienne. Les pronostics de cette nouvelle politique semblent émettre un brin d'espoir pour le secteur de la sidérurgie, le complexe d'El Hadjar en l'occurrence; la portée de l'impact portera sur une vraie prise en charge du dossier, conséquence directe sur le pacte social.