Elle s'attellera à concrétiser le programme présidentiel après l'avoir soutenu lors de la compétition électorale. Le chef du gouvernement, M.Ahmed Ouyahia, a choisi de commencer sa présentation de la déclaration de politique générale par une note d'optimisme en insistant sur le retour de la paix à travers le territoire national. «Dans le domaine sécuritaire, la situation s'est distinguée par une forte réduction des capacités de nuisance du terrorisme abject», souligne- t-il. Tout en faisant l'éloge de la concorde civile qui a permis à des jeunes de «se ressaisir, en saisissant la main tendue de leur propre pays, et en quittant la voie du crime», Ouyahia a mis en exergue le fait que «le recul du terrorisme est surtout le fruit des efforts et des sacrifices quotidiens des forces nationales de sécurité, l'Armée nationale populaire, la gendarmerie et la police ainsi que les gardes communaux». La réconciliation nationale et l'amnistie s'inscrivent, donc, dans la continuité de ce processus entamé en 1999. Le chef du gouvernement réitère, dans ce sens, que le peuple sera consulté sur le projet ainsi que sur les mesures destinées à l'accompagner. Au niveau du gouvernement, la tendance est à la confiance. «Sur le terrain, note-t-il, on enregistre que la réconciliation nationale gagne en audience et en soutien». Encore une fois, Ahmed Ouyahia a insisté sur le fait que la réconciliation nationale ne signifie, en aucun cas, l'arrêt de la guerre contre le terrorisme. «Il ne faut pas oublier que des Algériens sont encore assassinés par les groupes barbares», appelant par là même la classe politique à condamner le terrorisme. Ahmed Ouyahia aborde brièvement ce volet, laissant l'exclusivité au chef de l'Etat d'expliciter «le moment venu ce projet». Sur le plan politique, Ahmed Ouyahia a troqué, hier, sa casquette de chef du gouvernement au profit du secrétaire général du RND, le temps de défendre l'Alliance stratégique. «La stabilité politique a tiré avantage, précise-t-il, de la mise sur pied d'une alliance politique pour appuyer la concrétisation du programme présidentiel». A ceux qui suggèrent l'échec de ce pôle politique, il annonce que «cette alliance, qui ira en se renforçant au fil de l'expérience, consacre la règle universelle de la majorité et se donne pour seul objectif de servir l'Algérie». Le président de la République pourra compter, à en croire l'orateur, encore longtemps sur l'appui des trois formations politiques concernées, en l'occurrence le FLN, le RND et le MSP, «pour participer à concrétiser le programme présidentiel après l'avoir soutenu lors de la compétition électorale». Une déclaration qui n'a pas manqué de soulever l'ire des députés de l'opposition lesquels reprochent au chef du gouvernement de saisir la tribune de l'APN pour défendre «son alliance». Ouyahia, par contre, n'a pas éludé d'évoquer les sujets qui fâchent, à l'image de la levée de l'état d'urgence et la liberté d'expression. Notons qu'un rassemblement de l'association SOS Disparus a été dispersé hier matin, au niveau du parc Sofia, à quelques encablures de la Chambre basse, au moment même où le chef du gouvernement faisait sa déclaration.