Le Rassemblent national démocratique (RND) n'accorde pas une grande importance aux déclarations du leader du MSP, Aboudjerra Soltani Soltani. Le successeur de cheikh Nahnah n'en est pas à sa première salve contre un membre de la coalition gouvernementale et de l'alliance présidentielle. Mais cette fois, il se place d'ores et déjà dans la compétition législative de 2007 et réclame avec insistance le départ du Chef du gouvernement afin, justifie-t-il, de “garantir un scrutin transparent et propre”, selon ses propos. Aboudjerra Soltani prend ainsi de court le prudent Belkhadem qui avait pourtant évoqué la question en considérant le changement de l'Exécutif pour un motif électoral comme une anormalité politique. “On ne change pas de gouvernement pour organiser des élections”, avait affirmé le patron du FLN. Le porte-parole du RND s'est contenté de renvoyer Soltani à cette réponse qui devrait, selon lui, lui suffire. M. Miloud Chorfi reproche implicitement à Soltani son empressement à vouloir devancer les évènements tout en occultant les urgences et les préoccupations du moment de l'alliance. Préoccupations qui sont au demeurant la raison d'être de la coalition des trois partis. La primauté, selon M. Chorfi, est dans l'application et la concrétisation du programme du président de la République et bien évidemment les textes d'application des dispositions de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. “C'est le retour à la paix, la stabilité et la sérénité qui nous préoccupe”, a souligné le député de Mascara. Il renvoie par ailleurs Soltani à sa position dans le gouvernement pour évacuer ses soupçons et craintes de l'éventuelle partialité de l'administration au cas où ce serait le gouvernement Ouyahia qui organiserait le scrutin. “Vous avez des ministres dans ce gouvernement, ils ont les moyens de contrôler et de surveiller”, rétorque M. Chorfi au patron du MSP. Le RND, qui prépare son conseil national pour ce week-end, ne veut pas, par ailleurs, accorder plus d'importance aux sorties du MSP tant elles tendent à créer une certaine discordance dans l'alliance. Il est remarquable d'ailleurs comme ces déclarations sont perçues comme des tentatives d'isoler Ahmed Ouyahia au sein du trio de partis. Les initiatives de Soltani, a-t-on remarqué, interviennent souvent comme pour apporter de l'eau au moulin de Belkhadem dont les réclamations en tant que parti majoritaire sont légitimes, mais surtout tempérées afin de ne pas perturber l'ordre de la coalition gouvernementale. Et le RND semble saisir cette attitude de Belkhadem pour renvoyer Soltani à sa réponse, notamment à sa demande insistante d'installation d'un gouvernement des élections avec à sa tête “un technocrate, indépendant de tout et de tous et neutre”. Djilali Benyoub