Le phénomène Macron a bel et bien frappé et si la droite a tant bien que mal résisté au séisme politique qui affecte les partis traditionnels, ce n'est pas le cas, loin s'en faut, du Parti socialiste. Quasiment moribond, celui-ci est au bord du gouffre... Le deuxième tour des législatives a confirmé la tendance exprimée le 11 juin dernier, conférant au nouveau bloc centriste que forment la République en marche et le MoDem une confortable majorité. Certes, elle n'est pas aussi «écrasante» que le pressentaient les sondages mais après plusieurs décennies de bipartisme et avec l'entrée en lice d'une véritable vague de députés venus de la «société civile», novices en l'état et pour beaucoup très jeunes, on peut raisonnablement dire qu'un coup de tonnerre a retenti au sein de l'Assemblée où, cerise sur le gâteau, près de la moitié des élus sont des femmes! En effet, le record de leur nombre à l'Assemblée - 155 en 2012 - est battu avec 224 élues, soit près de 40% des députés de la nouvelle législature. 47% d'entre elles appartiennent à La République en marche tandis que 41% relèvent de la France insoumise. Le phénomène Macron a bel et bien frappé et si la droite a tant bien que mal résisté au séisme politique qui affecte les partis traditionnels, ce n'est pas le cas, loin s'en faut, du Parti socialiste. Quasiment moribond, celui-ci est au bord du gouffre et la césure qui sépare les frondeurs des tenants de la ligne socialo-libérale aura été fatale, avec le temps. Devenu en mai dernier le plus jeune président de l'histoire de France, à 39 ans, Emmanuel Macron a achevé de construire dimanche soir son édifice grâce à cette mainmise sur l'Assemblée où va régner, cinq ans durant, un mouvement centriste et europhile qu'il a catapulté voici tout au plus un an. LREM son allié du MoDem totalisent 350 des 577 sièges. Le PS boira le calice jusqu'à la lie, n'ayant obtenu que 30 sièges au lieu des 284 dont il disposait dans l'assemblée précédente. Par contre, les Républicains s'en tirent à bon compte, car dans les prévisions les plus optimistes, ils se voyaient parvenir péniblement moins d'une centaine d'élus et, du coup, ils peuvent se la jouer modestes avec les 112 sièges arrachés. Cela écarte le rêve d'une cohabitation caressé par François Barouin et qui plus est ne suffira pas pour prétendre incarner une opposition à la nouvelle majorité. Un coup de jeune a soufflé sur cette vénérable institution qui, en 2012, affichait une moyenne d'âge de 54 ans tombée aujourd'hui à 48 ans et huit mois! C'est un élu de l'extrême droite qui en est le benjamin, signe que le problème du Front national est loin d'être résolu et que le front républicain qui a bénéficié au candidat Macron reste particulièrement fragile face à la menace des Le Pen, même si leur mouvement a subi une déculottée, loin des ambitions initiales qui laissaient croire à la constitution d'un groupe. Le facteur principal de ces élections concerne le renouvellement historique du bloc parlementaire: et pour cause, 425 élus sur 577 n'ont jamais été députés et sur les 345 députés sortants candidats à la réélection, seuls 140 sont parvenus à franchir l'obstacle. Ainsi, peut-on observer que tous les députés de la gauche radicale LFI et 91% des députés LREM sont de nouveaux venus, contre 40% des députés du parti de droite Les Républicains et 6% des députés socialistes. Bon nombre d'observateurs considèrent que cette donne d'une assemblée dominée par les novices hommes et femmes assure le président Emmanuel Macron d'une docilité sans pareille pour les années d'exercice du pouvoir, compte tenu du fait que les 350 élus de LREM et du MoDem doivent beaucoup au nouveau chef de l'Etat qui va pouvoir engager, la conscience tranquille, toutes les réformes qu'il estime nécessaires à la résurgence socio-économique du pays.