Une convention sur la non-double imposition sera signée entre les deux pays le mois prochain en Allemagne. La vingtaine d'hommes d'affaires allemands, ayant pris part, hier, au Forum d'affaires algéro-allemand (F3A) ont été unanimes à souligner que «les contraintes bureaucratiques sont un frein à l'investissement et à toute forme de partenariat et de coopération». Le foncier, l'immobilier, les lenteurs administratives, la lourdeur bancaire, le manque de transparence au niveau des douanes, la taxe douanière estimée élevée (15% en Algérie contre 4% ailleurs), la lenteur dans les négociations dans le cadre du partenariat (3 ans pour finaliser), le manque de professionnalisme chez l'Andi, avantages fiscaux non respectés, tels sont les problèmes soulevés par la délégation allemande au ministre des Finances, Abdelhamid Temmar. Ce dernier, tout en estimant légitimes ces doléances, a tenu, néanmoins, à calmer le jeu. «C'est pour aplanir ces problèmes que nous organisons ces forums périodiques. Ce sont les mêmes problèmes qu'on peut rencontrer dans tous les pays du monde», a souligné le grand argentier du pays avant de préciser que «le gouvernement est mobilisé pour donner un coup d'accélérateur aux réformes de seconde génération». Interpellé sur l'éventuel changement de stratégie concernant l'opération de privatisation, le ministre a été catégorique: «Nous continuerons la privatisation». Sur sa lancée, M.Temmar a soutenu que «le plan de soutien à la relance économique ne peut être un substitut à l'investissement privé». D'ailleurs, il a, de façon très diplomatique, reproché aux Allemands leur absence sur le terrain de l'investissement au moment où les Américains, les Français et d'autres sont omniprésents. Mettant l'accent sur le plan de soutien à la relance économique, doté de 50 milliards USD, qu'il a qualifié être un élément de marketing. M.Temmar a invité les investisseurs allemands à se rapprocher directement de leurs homologues algériens sans attendre les appels d'offres. De son côté, M.Mohamed Chami, co-président du F3A, a révélé que le problème de la double imposition devrait être résolu par la signature d'une convention sur la non-double imposition le mois prochain entre les deux pays à l'image de ce qui a été fait avec la France. Pour Andreas Hergenrother, coordinateur du F3A, qui a apprécié à leur juste valeur les réponses du ministre des Finances, «il faut créer une structure devant diffuser les informations aux investisseurs», d'autant que pour certains hommes d'affaires allemands «l'Algérie demeure un pays à risque». Cependant, en dépit de toutes ces contraintes légitimes, soulevées, la scène économique algérienne vit au rythme d'une valse d'hommes d'affaires allemands qui se traduit par une multiplication d'accords de partenariat entre l'Algérie et l'Allemagne. Le prochain accord devra être paraphé par la «firme Emchar, spécialisée dans l'assainissement des eaux et l'Office national des eaux», a dévoilé M. Hergenorother. Cette coopération ne s'arrêtera pas à ce niveau. Un forum d'environnement sur l'eau est prévu pour la fin du mois. La Foire internationale d'Alger, prévue début juin, verra la visite de Rezza Schlauch, secrétaire d'Etat auprès du ministère allemand de l'Economie, accompagnée d'une délégation d'hommes d'affaires. En outre, cinq forums d'affaires sont prévus d'ici à la fin de l'année. Pour rappel, et en dépit de contraintes rencontrées par les hommes d'affaires, les relations économiques entre les deux pays ont connu un développement positif. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les importations en provenance de ce pays ont connu une hausse sensible pour atteindre les 1,250 milliard de dollars contre 700 millions d'euros pour les exportations.