Le président du COA, Mustapha Berraf, en compagnie de certains présidents de Fédérations Décidément, l'image du sport algérien ne cesse d'être écorchée par les problèmes de «mauvaise gestion», des contestations et des cas d'inéligibilité, qui ont conduit même aux interventions de quelques instances sportives internationales. Le premier cas qui a fait et qui fait toujours couler beaucoup d'encre est ce conflit entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et le Comité olympique algérien (COA), dont le président élu le 27 mai dernier est très contesté par pas moins de 37 fédérations. Conflit MJS-COA-Fédérations: l'interminable feuilleton Les derniers «rebondissements» de la crise du COA a connu trois réactions simultanées le même jour, soit avant-hier. En effet, le président du COA, Mustapha Berraf, qui a été reconduit -contre vents et marrées- à la tête du COA le 27 mai dernier, a répondu aux déclarations du ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali qui attend toujours des explications pour l'utilisation des fameux 31 milliards de centimes alloués par l'Etat pour la préparation des JO de Rio. Dans un communiqué, le président du COA écrit «soucieux de mettre à la disposition de l'opinion publique une information juste et fiable concernant le volet financier des Jeux olympiques 2016 de Rio (Brésil)», avant de publier les chiffres des dépenses sur le sujet. Il s'agit de trois volets: la préparation des JO 2016 et effectuée en Algérie (266.747.199,94 DA), celle faites à l'étranger (37.629.849,82 DA) et celle dédiée à l'argent déboursé «pour le compte du MJS et non remboursé» jusque-là par le département (79.724.074,98 DA). Ainsi, le président du COA signifie que c'est son instance qui devrait réclamer de l'argent au MJS et non le contraire. Or, coïncidence, le même jour, soit avant-hier, les représentants des Fédérations sportives algériennes ont indiqué qu'ils étaient dans l'attente du verdict du Tribunal algérien sportif, prévu le jour-même (avant-hier justement) concernant leur requête sur le déroulement de l'Assemblée générale élective du COA qui a porté à la réélection de Mustapha Berraf à sa tête pour le mandat quadriennal 2017-2020. «Nous sommes ici pour expliquer la situation et les décisions prises depuis la précédente conférence. Nous avons déposé une requête auprès du TAS en expliquant la mascarade qui a eu lieu le 27 mai lors de l'AGE du COA», ont déclaré les concernés lors d'une conférence de presse tenue à la salle des médias de l'Office du complexe olympique Mohamed-Boudiaf. Les contestataires comptent saisir le TAS «Franchement, on n'attend pas beaucoup du TAS et on pense que la réponse sera négative pour des raisons que tout le monde connaît...». De plus, les représentants des fédérations prévoient d'envoyer une requête au Tribunal arbitral international du sport si la réponse du TAS algérien est négative. Par ailleurs, les conférenciers ont exprimé leur «mécontentement» vis-à-vis de la dernière lettre du Comité international olympique (CIO) qui a appelé «à restaurer un climat de confiance et de respect mutuel» entre le COA, les autorités gouvernementales compétentes et les fédérations. «Il y a eu une mauvaise interprétation de certains concernant cette lettre. Nous n'avons jamais envoyé de recours au CIO, c'était surtout une demande d'audience auprès de Tomas Bach, le président du CIO», ont expliqué les présidents des Fédérations algériennes de sport et travail et des sports mécaniques, Chouchaoui et Baloul. Enfin, en ce même jour, le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, a présidé une réunion de travail, tenue dans l'après-midi, au siège de son département ministériel avec les représentants des 37 Fédérations sportives contestatrices, ayant dénoncé des irrégularités pendant l'AGE du COA, au cours de laquelle il les a rassurés en leur promettant qu'il fera part de leurs doléances au gouvernement. «Vos doléances seront transmises au gouvernement», leur a-t-il promis pendant cette réunion de travail. «Etant le garant du respect des textes et des lois, le MJS ne ménagera aucun effort pour circonscrire cette crise et assurer le retour de la sérénité au sein du Mouvement sportif national, appelé à faire passer l'intérêt du pays, des sportifs algériens et des nobles valeurs olympiques avant tout», a précisé le MJS dans un communiqué. Les Fédérations de karaté-do et de boxe entachées Et dans ce même ordre d'idées, l'ex-président de la Fédération algérienne de cyclisme, Rachid Fezouine, suspendu à titre conservatoire par le président du COA et qui a vu sa candidature à la présidence de cette instance olympique algérienne rejetée suite au rapport défavorable de l'inspection générale du MJS en application à l'article 14 (alinéa 2) du décret exécutif 16/153 fixant les dispositions relatives aux dirigeants sportifs bénévoles élus, selon un communiqué du MJS, a adressé un recours au TAS dont il attend toujours la réponse...Il compte également saisir le TAS de Lausane dans le cas d'une réponse négative du TAS d'Alger... Et dans ce contexte d'inéligibilité, il faut noter que cette année plusieurs candidatures à la présidence des Fédérations algériennes ont été rejetées. Ce qui a engendré beaucoup de réactions négatives et des instances internationales se sont même manifestées pour régler les situations des instances algériennes toujours instables administrativement. Il y a quelques jours, la Fédération internationale de karaté (WKF) a demandé au ministère de la Jeunesse et des Sports de «faciliter» l'organisation d'une assemblée élective et de trouver dans «un délai de 45 jours» une solution au «dysfonctionnement» que vit la Fédération algérienne de karaté-do depuis plusieurs mois. Aboubaker Mekhfi a été désigné fin mai par le MJS à la tête d'un directoire pour gérer les affaires la FAK en attendant l'organisation d'une assemblée générale élective, une décision qui ne semble pas plaire à l'instance mondiale. La correspondance signée par le président de la WKF, Antonio Espinos, souligne que «tous les membres qui ont géré cette période transitoire ne peuvent pour ce mandat électif postuler à aucune fonction». Le 16 juin dernier, la Fédération internationale de boxe amateur (Aiba) a suspendu l'entraîneur de la sélection algérienne, Brahim Bedjaoui, à titre «provisoire» lui reprochant son «comportement» lors des Jeux de la Solidarité islamique 2017 qui se sont déroulés à Bakou en Azerbaïdjan du 12 au 22 mai. «Cette décision a été prise à la suite de certaines de vos déclarations aux médias lors des Jeux de la solidarité islamique Bakou-2017 que l'Aiba considèrent en violation de son code disciplinaire et décide donc d'ouvrir une procédure disciplinaire», a encore précisé l'Aiba dans sa correspondance dont une copie a été adressée au président de la Fédération algérienne de boxe, Mohamed Madjid Nahassia. Or, il s'avère que Nahassia avait fait l'objet d'un retrait de confiance de la part de son bureau exécutif en mai dernier et a donc été suspendu par le ministère de la Jeunesse et des Sports. La Fédération algérienne de boxe est gérée actuellement par le premier vice-président Abdeslam Draâ. Pour rappel, Néhassia avait été élu le 4 mars dernier à la tête de la FAB pour le mandat olympique 2017-2020 avec 19 voix contre 18 pour le candidat Sid Ali Bouchouïa et 10 bulletins nuls. Le RC Relizane remet une couche Enfin, de son côté, le football qui a connu aussi une période d'instabilité et de contestations lors de l'élection du président Zetchi, connaît une période d'accalmie avant que le RC Relizane, relégué en Ligue 2 Mobilis au terme de la saison 2016-2017, devait déposer hier un recours au niveau du Tribunal arbitral du sport (TAS) pour espérer récupérer trois points que lui avait défalqués la Ligue de football professionnel (LFP) en début de saison pour non-paiement de salaires de ses anciens joueurs. Or, le paiement a été effectué et le RCR n'a toujours pas repris ses trois points. «Nous avons déjà introduit un recours auprès de la Fédération algérienne (FAF) mais notre espoir reste le TAS», a déclaré le président de l'équipe avant de menacer: «Si nous ne serons pas rétablis dans nos droits, nous allons boycotter la compétition la saison prochaine...». Que peut-on demander aux techniciens et athlètes si au sommet de leurs instances sportives, l'instabilité règne et les crises se succèdent avec de nouvelles «affaires» qui éclaboussent l'image de marque du Mouvement sportif algérien?