Le Premier ministre devant les députés Le plan est un sursaut économique, mais aussi un engagement quant à la défense du caractère social de l'Etat algérien. L'Assemblée populaire nationale (APN) était hier un espace de débat démocratique autour du Plan d'action du gouvernement qui a été présenté par le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune devant les députés de la chambre basse comme cela est stipulé dans l`article 94 de la Constitution. Le Plan d'action du gouvernement se propose comme une alternative dans une perspective d'asseoir les jalons d'un véritable renouveau et redressement national. Le Premier ministre Tebboune étaye sa démarche ambitieuse en indiquant devant un parterre de députés fraîchement élus que «la mission du gouvernement est historique, elle consiste à consacrer et maintenir l'orientation du pays vers le développement et la justice sociale», a-t-il souligné. Ce Plan d'action a soulevé toutes les questions qui ont trait à tous les segments d'activités économiques et de productions, en leur octroyant une dynamique nouvelle qui prendra en considération la crise, ce qui par ricochet nécessite une révision d'approche par rapport à la gestion des réserves financières du pays en tenant compte d'une situation économique somme toute critique après la chute drastique des prix du pétrole. Le Premier ministre a mis l'accent sur cette situation en déclarant que «l'Algérie est bel et bien sortie de la période de l'aisance et de l'opulence financière depuis 2014, mais on ne peut pas crier à la crise, on peut dire que la situation est acceptable dans l'ensemble», a-t-il affirmé. Dans ce sens, Abdelmadjid Tebboune veut traiter la situation économique et sociale en adoptant une démarche qui s'arc-boute sur la réalité du terrain, loin de la langue de bois et de la démagogie. Abordant le volet économique, le Premier ministre interpelle à travers son Plan d'action les forces vives du pays d'avoir «conscience des mutations que connaît le pays et ce que cela exige comme nécessité pour notre société d'aller vers une nouvelle étape», a-t-il mentionné. La rationalisation des dépenses publiques apparaît comme maître-mot dans le Plan d'action du nouveau gouvernement de Tebboune, une nécessité exigée par la situation actuelle, elle demande de réviser la démarche et la conduite à tenir par rapport aux subventions et transferts sociaux. Il est indéniable de signaler que le Plan d'action que vient de présenter le Premier ministre à l'Assemblée populaire nationale, est surtout un sursaut économique, mais aussi un engagement quant à la défense du caractère social de l'Etat algérien. C'est ce qui ressort des grands axes du programme proposé par Tebboune à l'hémicycle pour qu'il soit adopté. Dans ce sens, Abdelmadjid Tebboune rassure les citoyens quant à l'essentiel qui concerne leurs préoccupations sociales, à savoir le logement, la santé et l'emploi. Il insiste ainsi: «Nous insistons sur le volet social, il n'est pas question de toucher au système national de la sécurité sociale et de retraite, que le gouvernement continuera à oeuvrer pour la promotion de l'emploi, de lutter contre le chômage en maintenant des dispositifs déjà mis en place et qui seront renforcés», a-t-il insisté. Cette nuance qui se présente comme une espèce de démarcation on ne peut plus clairement du gouvernement, se veut comme une manière de rassurer les couches défavorisées qui se débattent dans la précarité, et que l'Etat à travers son gouvernement maintiendra son soutien sans relâche envers eux. Dans le même sillage, le Plan d'action du gouvernement qui est présenté à l'adoption au niveau de l'APN axe son intervention sur le plan social sur les points essentiels à savoir de «mobiliser les ressources hydriques avec la rationalisation de l'utilisation de l'eau; Renforcer les mécanismes de solidarité nationale et poursuivre la prise en charge des catégories sociales aux besoins spécifiques (handicapés, femmes et enfants); améliorer la qualité de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur; améliorer l'alimentation en gaz et électricité; améliorer le transport; poursuivre le programme de réalisation de logements, tous segments confondus, entre autres», a-t-il noté. Le Plan d'action du gouvernement s'est axé essentiellement sur une démarche souverainiste, faisant de l'unité nationale un credo irréversible et de la doctrine de non ingérence dans les affaires des autres pays un élément constant et incontournable. Le gouvernement Tebboune qui va convaincre la chambre basse de la véracité de son programme, a eu le mérite d'introduire la question des subventions qui devraient être ciblées en se basant sur des statistiques bien étudiées et non pas des statistiques de complaisance. Il insiste sur l'idée que l'Etat ne subventionnera que les catégories qui sont concrètement classées comme catégories précaires et qu'elles seront aussi concernées par les exemptions fiscales. En tout cas, le Plan d'action tel que présenté devant les députés de la chambre basse, aura la chance d'être adopté par l'ensemble des représentants du peuple, puisqu'il apporte des réponses à la crise endémique dans laquelle se débat le pays, et il répond aux attentes légitimes des couches larges de la société en matière de justice sociale, à savoir le droit à un logement, l'enseignement, la gratuité des soins et l'emploi. Abdelmadjid Tebboune consacre l'approche d'un Etat à caractère social sans pour autant que cela fasse tourner le dos au gouvernement sur la nécessité de mettre le holà dans la maison quant à la dégradation du climat des affaires et de l'investissement. C'est dire que le volet économique est considéré comme un véritable challenge du gouvernement Tebboune dans la mesure où les changements dans la structure même du modèle économique suivi par le pays doivent être opérés de fond en comble pour enclencher l'amorce d'une économie productive et créatrice des richesses, qui soutiendra l'effort de l'Etat dans sa mission de défense des couches défavorisées et aussi permettre à la classe moyenne de s'affirmer comme élément et vecteur de création et de développement économique et politique de la société. Le Plan d'action du gouvernement saura convaincre les élus du peuple, étant donné qu'il aborde la crise et met le doigt sur le mal qui ronge le pays. Il trace les limites d'une démarche qui doit rompre avec la rente pétrolière et s'insère dans une nouvelle dynamique du développement et de la croissance économique.