Dans son intervention à la réunion de son conseil national tenue hier au siège du parti, le président du RCD, critique rudement le Plan d'action du gouvernement: «Le Plan présenté par Tebboune à l'APN illustre jusqu'à la caricature l'incapacité du gouvernement à présenter un programme qui énonce au moins les sources de financements du patchwork des mesures listées.» En effet, «en dehors d'une chimérique réforme fiscale qui ne fixe ni l'assiette à atteindre ni les niches à investir comme les grosses fortunes ou l'informel, aucune source précise n'est ciblée pour renflouer les caisses et faire face à un déficit de 16%, soit autour de 25 milliards de dollars hérité de la loi de finances 2017», a-t-il indiqué. «Le choix d'alourdir l'ardoise des impôts des entreprises relève d'une vision de courte vue», est-il souligné. «Cette option de court terme est d'ailleurs confirmée par la recherche d'orienter les ressources disponibles dans des projets de rentabilité immédiate en dehors de toute cohérence d'ensemble», est-il mis en garde. «La charge d'impôts supplémentaires sur des contribuables loyaux risque de précipiter nombre d'entre eux, au mieux, dans la compression des effectifs, sinon dans l'informel.» «Cela est d'autant plus plausible au moment où la réduction continue du volume des importations, présentée comme la panacée pour juguler une partie du déficit public, a déjà paralysé une partie du squelettique appareil industriel par l'absence de pièces de rechange ou d'intrants», prévient-il. Concernant la réduction des transferts sociaux, «le chef du gouvernement, qui a annoncé la constitution d'une commission pour plancher sur le sujet, n'a avancé aucun objectif chiffré», a-t-il rappelé. A travers sa démarche de construire un consensus avec l'opposition pour la sortie de crise, le RCD estime que «c'est le pouvoir qui refuse le dialogue pour sortir le pays de l'ornière». Mohcine Belabbas critique «le choix du gouvernement»: «C'est ce populisme à deux sous (...) qui présente l'impossibilité économique du pays de solliciter des prêts extérieurs comme une décision du chef de l'Etat», a dénoncé le président du RCD». Mohcine Belabbas plaide pour l'application de «la sanction du marché pour tous dans tous les secteurs qui ne tiennent pas des services publics de base». Il croit savoir que «le gouvernement aurait dû se présenter avec des dossiers pour ouvrir le débat sur les blocages dans lesquels il s'est enfermé à la faveur d'une rente pétrolière sans précédent». Enfin le RCD dénonce «le refus de l'administration d'accorder à son parti une salle pour la tenue de son congrès ordinaire, ce week-end, ce qui l'a contraint à le reporter à la fin de l'année en cours ou au début de l'année prochaine».