La famille Idir de la commune d'El Flay, qui a perdu un des siens il y a six mois, suite à une mauvaise prise en charge médicale, est revenue, hier, à la charge lors d'un point de presse animé à Béjaïa. Les deux frères de la victime, Djamel et Tarik ont fait état des démarches initiées pour faire éclater la vérité. La rencontre avec le directeur de la santé, les deux plaintes successivement déposées, l'ordre des médecins qui continue à se murer dans le silence sont autant de points abordés par les deux conférenciers qui n'ont pas manqué de s'interroger d'abord sur le fait qu'aucune mesure de conservation n'ait été prise après l'affaire puis le retard mis par la justice dans le traitement de ce dossier. Djamel, le grand frère, soulignera d'emblée que «c'est la déclaration de l'ex-ministre de la Santé, faite sur les colonnes d'un quotidien national, qui nous a fait réagir» or insiste-t-il «nous avons saisi le ministre de la Santé et une commission d'enquête a été mise sur pied après notre entretien avec le DSP de Béjaïa». Djamel Idir enchaînera en faisant état de l'entrevue qu'il a eue avec le DSP de Béjaïa. Ce dernier l'aurait informé que «le chirurgien incriminé avait été sanctionné par la résiliation du contrat de convention». «Nous ne sommes pas convaincus des réponses» renchérit-il avant de remettre en cause le lieu du décès porté sur l'acte de décès «notre frère n'est pas mort à l'hôpital» tonne Djamel. Plus loin, les conférenciers dénonceront le «mutisme de l'ordre des avocats» mais non sans faire le parallèle avec la structure identique d'Oran qui avait réagi rapidement dans une affaire similaire dans l'Oranie. «Pourquoi ce silence?», s'interrogent-ils avant de noter leur doute quant à l'existence «d'une complicité entre les différents segments intervenant dans cette affaire». Deux plaintes successives ont été déposées par les parents de la victime qui informent aussi que «le médecin mis en cause a été entendu par la police judiciaire ainsi que l'un des frères», ce dernier l'a été en tant que témoin. La récente convocation par le juge instructeur du responsable du bureau du Soir d'Algérie à Béjaïa dans une affaire de diffamation liée étroitement à l'affaire «de la famille Idir» est l'autre élément qui laisse espérer les conférenciers quant à une évolution dans le dossier. «Mais insuffisant!» soutiennent-ils avant de nous remettre une lettre adressée au nouveau ministre de la Santé. Dans ce document, troisième du genre à être adressé aux hautes autorités du pays, la famille Idir rappelle les faits et les démarches initiées pour alerter les responsables et l'opinion en insistant sur les circonstances de la prise en charge notamment «le détournement de leur frère vers une clinique privée», qu'ils citent nommément, le constat de décès portant le sceau de l'hôpital Khelil Amrane...autant de preuves qui illustrent la mauvaise prise en charge qui s'est soldée par la mort de leur frère, Chafi dit Nabil. En conclusion, les parents de la victime se disent déterminés «à mettre à nu ces pratiques maffieuses pour qu'il n'y ait plus de victimes» tout en restant convaincus que «rien ne rendra la vie à notre cher frère».