Alors que tout le monde craint des augmentations prévues dans la loi des finances 2016, le président de la commission des finances de l'APN, Mahdjoub Bedda, assure que cette loi permettra de protéger l'économie nationale dans le contexte international incertain. Invité du forum El Moudjahid, Mahdjoub Bedda a déclaré que les députés qui se sont insurgés contre certains articles de la loi des finances 2016, à savoir l'article 02, l'article 04, l'article 66 et l'article 71, le font pour «des raisons politiques non pas économiques». Toutefois, il signale que l'article 66 n'est pas nouveau, car il était déjà introduit dans l'article 62 de la loi de finances complémentaire pour 2009. «Ils disent que le président du FCE, Ali Haddad, et le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb sont à l'origine de cette loi. Pourtant, ni l'un ni l'autre n'était président ou ministre en 2009. Alors que les gens qui veulent éliminer cet article sont les mêmes qui l'ont voté et adopté en 2009», a-t-il défendu. Pour l'article 71, à travers lequel des personnalités politiques dénoncent une démarche anticonstitutionnelle, déclarant que la modification des budgets est une prérogative du président de la République et de l'APN. En ce qui concerne la hausse des prix décidée, par exemple pour l'électricité, la hausse sera légère et se fera par la TVA. Il s'agit d'une augmentation de 10% par trimestre soit 300 DA par mois et 10 DA par jour, et cette augmentation touchera le deuxième palier uniquement. Pour les carburants, le même responsable a indiqué que «c'est une hausse très limitée. Avec la baisse des prix du pétrole et des recettes de l'Etat, c'est quelque chose de normal. En plus, de nos jours, on utilise la voiture pour faire quelques mètres, ce n'est pas acceptable». Le député ajoute que les autres hausses sont mises en place pour encourager la production nationale, notamment dans l'informatique, sans toucher les secteurs principaux comme la santé, l'habitat et l'éducation. La stratégie pour faire face à la crise économique surtout avec la chute des prix du pétrole, c'est d'encourager les investisseurs, développer le secteur des TIC, protéger les travailleurs et l'économie. En outre, le même responsable a abordé la stagnation des institutions publiques qui ont un rôle très important dans le développement de l'économie nationale. Selon lui, «la Banque d'Algérie et l'ARPT sont des secteurs stratégiques pour l'économie nationale, mais ils sont en stagnation». «Ces deux institutions doivent être réformées, car il est inacceptable pour la Banque d'Algérie que le taux de change augmente de 34% entre 2014 et fin 2016», a-t-il expliqué. Répondant à une question sur la taxation du timbre du passeport fixée aux Algériens établis à l'étranger, Mahdjoub Bedda a confirmé que «le coût restera le même, c'est-à-dire l'équivalent de 6 000 DA en devise». L'orateur a ajouté, également, que la délivrance de la carte consulaire est désormais payante et ne sera plus gratuite comme c'était le cas sans pour autant dévoiler son prix. Dans ce contexte, il a annoncé qu'un nouveau passeport de 50 pages dédié spécialement aux hommes d'affaires est disponible à 12 000 DA. Mahdjoub Bedda regrette de voir le vrai débat complètement ignoré, celui qui doit porter sur le développement de l'économie nationale, le rôle des entreprises publiques qui reste marginal, le renouvellement de la compétence humaine à la tête des institutions et entreprises... A 100 dollars le baril de pétrole, ils n'ont rien fait, ce n'est pas maintenant qu'ils vont le faire», conclut-il