Le ministre délégué chargé des Affaires africaines a, dans un entretien à El-Khabar, clarifié la position de l'Algérie sur la question du Sahara occidental. Beaucoup de choses ont été dites, ces derniers mois, à propos de la position de l'Algérie afférente à la nouvelle approche que donne James Baker, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, au problème sahraoui en proposant ce qui est connu aujourd'hui sous le vocable de «troisième voie» dans la perspective d'un «accord-cadre» (autonomie de «la province» du Sahara occidental dans le cadre du royaume chérifien). Or cette «troisième voie» n'est, en vérité, qu'une ultime manoeuvre du Maroc, destinée autant à faire l'économie du référendum qu'à frustrer le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination L'Algérie, qui a suivi et participé à toutes les actions visant à rapprocher les points de vue entre le Maroc et le Front Polisario, notamment à la toute dernière réunion qui a regroupé autour de M.Baker, à Philadelphie (Etats-Unis), les représentants marocains et sahraouis, a constamment milité pour une solution équitable dans le cadre du plan de paix des Nations unies. Or, dans la nouvelle mouture proposée par James Baker, et approuvée par Rabat il n'est plus question du plan de paix de l'ONU et des accords de Houston, seules références de sortie de crise crédibles auxquelles reste attachée l'Algérie. Ce que Abdelkader Messahel explique à El-Khabar (édition d'hier). Ainsi, souligne le ministre délégué chargé des Affaires africaines, l'Algérie a «milité durant un quart de siècle, pour permettre au peuple sahraoui d'avoir le droit à l'autodétermination et à l'indépendance, a soutenu tous les efforts des Nations unies pour arriver à l'organisation d'un référendum libre et transparent au Sahara occidental». Ces efforts soutenus, indique M.Messahel, «ont abouti aux accords de Houston, entre les deux parties», le Maroc et le Front Polisario. Cependant, poursuit le ministre, «actuellement, ces accords connaissent des obstacles pour leur application du fait de la position marocaine». Toutefois souligne M.Messahel, «ces obstacles ne peuvent remettre en cause les prérogatives et responsabilités légales des Nations unies au Sahara occidental». Aussi, observe-t-il, «c'est pour ces raisons que l'Algérie rejette l'accord cadre (proposé par le représentant spécial de Kofi Annan) lequel n'a pour objectif que l'intégration du Sahara occidental au Maroc, transgressant de la sorte le droit international et violant les droits légitimes du peuple sahraoui à l'autodétermination». De fait, ajoute Abdelkader Messahel, «l'accord-cadre» éloigne une solution équitable et juste pour mettre fin au conflit du Sahara occidental. Aussi, indique le ministre délégué chargé des Affaires africaines, l'Algérie «soutient fermement les efforts du représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, pour arriver à la mise en oeuvre des accords de Houston, ou parvenir, de préférence, à une solution politique acceptable par le royaume chérifien et le Front Polisario». L'Algérie, poursuit-il, «est concernée par le règlement de ce conflit, qui menace la paix dans la région du Grand Maghreb, fait sien et défend le respect de la légalité internationale, encourageant dans ce contexte la communauté internationale à agir, comme en témoigne le consensus permanent, en faveur du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance». «Et ce consensus est renforcé par les nombreuses résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale de l'ONU», conclut M.Abdelkader Messahel.