Le Conseil de sécurité de l'ONU estime que la crise entre le Qatar et ses adversaires doit être résolue par des discussions entre les pays concernés eux-mêmes, a déclaré lundi soir la présidence du Conseil. «L a meilleure manière» de sortir de la crise «serait que les pays concernés élaborent une solution à travers le dialogue et des consultations entre eux», a dit l'ambassadeur de Chine à l'ONU, Liu Jieyi, dont le pays préside le Conseil de sécurité en juillet. Le diplomate a ainsi laissé entendre que le Conseil de sécurité n'avait pas l'intention de s'impliquer dans la résolution de la crise entre le Qatar et ses adversaires, ses voisins du Golfe et l'Egypte. «Tout ce que les pays (impliqués dans la crise) pourront faire pour se réconcilier et revenir à des relations de bon voisinage sera bien entendu salué par la Chine», a ajouté l'ambassadeur. Le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, avait rencontré vendredi des membres du Conseil de sécurité pour discuter de la rupture des relations décidée par l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahrein et l'Egypte. Selon la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, le chef de la diplomatie du Qatar avait demandé au Conseil de sécurité d'appeler les pays menés par l'Arabie saoudite à lever les restrictions imposées au Qatar dans le domaine des transports aériens et terrestres. La crise du Golfe a éclaté le 5 juin quand Riyadh et ses alliés ont rompu avec le Qatar, l'accusant de soutenir «le terrorisme» et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien. Doha a rejeté ces accusations et a refusé de se faire dicter sa politique étrangère. L'Arabie et ses alliés ont présenté au Qatar une liste de 13 exigences. Le Qatar a remis lundi au Koweït, qui assure une médiation dans cette crise, sa réponse à ces exigences. La teneur de la réponse qatarie n'a pas été rendue publique. Elle sera examinée avec «minutie», a déclaré le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir. «La liste des demandes est faite pour être rejetée», et le Qatar «la rejette par principe», avait déclaré samedi le ministre qatari des Affaires étrangères. De leur côté, les Emirats arabes unis ont affirmé hier qu'il était «prématuré» de parler de l'adoption de mesures supplémentaires contre le Qatar dans le cas où ce pays, mis au ban depuis un mois, n'adhère pas aux exigences de ses adversaires. Lors d'une conférence de presse à Abou Dhabi avec son homologue allemand Sigmar Gabriel, le ministre émirati des Affaires étrangères, cheikh Abdallah ben Zayed, a indiqué qu'il était «prématuré» de parler d'éventuelles nouvelles mesures contre le petit émirat gazier. Et si elles devaient être prises, elles le seraient «dans le respect du droit international», a-t-il ajouté. L'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte vont décider aujourd'hui du maintien ou de la levée de leurs sanctions contre Doha lors d'une réunion de leurs ministres des Affaires étrangères au Caire.