Les actions de piratage, le branchement illicite... sont les principales causes à l'origine de ce fait. Les pertes (non techniques) d'électricité accumulées, en Algérie, occasionnent encore des préjudices à la Société nationale de l'électricité et de gaz (Sonelgaz). Le président-directeur général du groupe Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, a estimé ces pertes entre 6% et 7% du chiffre d'affaires, soit 5 milliards de dinars. «Les actions de piratage, la mauvaise relève, le branchement illicite ainsi que les carences relatives à l'intégration par fichier à la nouvelle clientèle sont les principales causes à l'origine de ce fait », a indiqué M.Bouterfa hier lors de la conférence de presse animée au siège de Sonatrach et au cours de laquelle il a présenté le bilan 2004 de son groupe. Ces pertes sont, en outre, en hausse par rapport à l'année 2003. Selon la revue trimestrielle Noor, éditée par Sonelgaz, «les pertes (techniques et non techniques) d'électricité accumulées en 2004 sont en hausse de 16,1% par rapport à celles enregistrées en 2003 et se situent pour 67,6% d'entre elles au niveau de la distribution». A souligner que, à cause seulement des problèmes techniques, les pertes du groupe Sonelgaz s'élèvent à quelque 8 milliards de dinars. Aussi, sur le plan financier, le groupe Sonelgaz a bénéficié de 14,5 milliards de dinars contre près de 23 milliards de dinars en 2003. Cette baisse apparente s'explique, selon M.Bouterfa, par «le changement dans la gestion des provisions et une volonté d'inclure dans l'exercice les charges réellement constatées durant l'année 2004. C'est aussi l'impact des pertes de change et des provisions constituées sur les créances clients de l'ordre de 8,6 milliards de dinars». Quoi qu'il en soit et en dépit de ces carences, le chiffre d'affaires enregistré par le groupe Sonatrach, pendant l'année 2004 est en hausse de 11% comparativement à celui relevé en 2003. Le chiffre d'affaires cumulé est de 88,300 milliards de dinars, alors qu'en 2003 il était de l'ordre de 78,292 milliards de dinars. La tendance est la même pour la production d'électricité qui a, elle, enregistré un saut quantitatif de plus de 5% par rapport à 2003. «Cette hausse traduit principalement les efforts constants que le Groupe a consenti depuis quelques années». Cependant Sonelgaz est appelée à relever le seuil de sa production qui est actuellement de 30.885 Gwh (Gigawatt heure). Cela au terme des 420.000 nouveaux clients qui viennent s'ajouter aux 5 millions d'abonnés enregistrés en 2003. Ce qui signifie que la consommation prendra une courbe croissante. Par ailleurs, le groupe Sonelgaz procédera au courant du mois de juillet prochain à revoir la tarification appliquée sur l'électricité. Ainsi, les prix de l'électricité enregistreront une hausse de 5% pour les abonnés en basse tension et de 10 % pour les abonnés en haute tension. «Ces augmentations ne seront pas les dernières puisqu'une nouvelle hausse est prévue pour les années à venir», a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines M.Chakib Khelil. Toutefois, M.Khelil a indiqué que, contrairement aux abonnés en haute tension (les industriels) qui verront la facture en électricité en hausse de 5% annuellement, les abonnés en basse tension, eux, observeront, à partir de 2006, une augmentation de 1 % à 2%. En effet, pour ces derniers, c'est la commission de régulation qui fixera les tarifs. Ladite commission se réunira le 11 juin prochain pour présenter sa méthodologie et son programme de travail. Deux de ses agences seront mises sur pied en septembre prochain. Cependant, que pourra faire cette commission de régulation devant la baisse du pouvoir d'achat des citoyens? «Ce n'est pas à nous de répondre à ce genre de question», s'est contenté de répondre le ministre de l'Energie et des Mines. En effet, cette politique a été adoptée en partant du principe que la tarification appliquée en Algérie devra s'aligner sur celle en cours dans les pays de la rive nord de la Méditerranée et certains de la rive sud. Ainsi, les prix d'électricité appliqués dans ces pays sont en moyenne de 6,06 euro/kwh. Alors qu'en Algérie ils sont de l'ordre de 2,57 euro/kwh. Et, à en croire Chakib Khelil, l'Algérie devra incontestablement s'aligner sur cette tarification internationale.