L'Algérie ne veut pas baisser les bras face à une descente tenace des prix du pétrole Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a rappelé hier à Istanbul que l'Algérie «continuera à jouer un rôle actif pour aboutir à des accords entre les pays Opep et les pays non-Opep...». Il fallait que le 22ème Congrès mondial du pétrole porte l'empreinte algérienne. C'est fait depuis hier. La session, dédiée à notre pays, à cette occasion a donné l'opportunité au ministre de l'Energie de remplir cette mission. Dans sa communication, intitulée «Pour un partenariat renforcé dans le secteur algérien de l'énergie», Mustapha Guitouni a rappelé, en préambule, à l'assistance l'engagement de l'Algérie de «continuer à jouer un rôle actif pour aboutir à des accords entre les pays Opep et les pays non-Opep participants, afin de rééquilibrer le marché» et «d'oeuvrer pour un dialogue positif et constructif avec tous les pays». L'Algérie ne veut pas baisser les bras face à une descente tenace des prix du pétrole. N'a-t-elle pas été à l'origine de l'accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils conclu le 10 décembre 2016 à Vienne, en Autriche entre l'Opep et ses 11 alliés dont la Russie? Cet accord c'est pratiquement le sien! Il n'aurait, en effet, pas pu se concrétiser sans cet «accord historique d'Alger» arraché de haute lutte lors de ce sommet mémorable qui s'est tenu le 26 septembre 2016 au coeur de la capitale algérienne en marge du 15e Forum international de l'énergie. Un secteur dont l'Algérie a donné un aperçu de sa politique lors de l'intervention du successeur de Noureddine Boutarfa. Il a rappelé à ce propos le «vaste domaine minier avec de larges ressources d'hydrocarbures relativement encore peu explorées» dont dispose l'Algérie ainsi que la volonté du gouvernement d'oeuvrer pour «rendre le cadre d'investissement plus attractif, avec l'objectif d'augmenter les réserves du pays et de soutenir la croissance de nos capacités de production sur le court et moyen terme». Quelles en seront les retombées? Cela servira «à renforcer la croissance économique de l'Algérie, de satisfaire la demande énergétique interne en croissance soutenue et de maintenir notre rôle sur la scène énergétique internationale, en particulier en matière de commercialisation de gaz naturel», a expliqué Mustapha Guitouni. Le ministre de l'Energie, qui aura justement à ce sujet comme délicate mission de renégocier les contrats gaziers arrivés à terme, prête sans nul doute et en permanence, une oreille attentive aux marchés de l'or noir. Que disent- ils au juste? Les nouvelles sont plutôt bonnes. «Les réserves de brut auraient reculé de 8,1 millions de baril, ce qui explose les attentes d'une baisse de 2,9 millions de barils», ont indiqué les analystes de PVM. «Si ces données sont confirmées par l'EIA (Energy Information Administration, agence du département américain de l'Energie ou DoE), il s'agirait de la plus forte baisse hebdomadaire depuis septembre, et mènerait les réserves de brut sous les 500 millions de barils pour la première fois depuis janvier», ont-ils énoncé. L'Opep est-elle en train de gagner la partie? C'est plutôt mitigé. Car si les réserves américaines sont annoncées en déclin, celles de l'Opep ont augmenté, paradoxalement, notamment pendant le mois de juin. «La production a cru principalement en Libye, Nigeria, Angola, Irak et en Arabie saoudite, tandis que la production a décliné au Venezuela», selon un rapport de l'organisation, publié hier. L'optimisme reste malgré tout de mise renforcé par la bonne tenue des cours de l'or noir ces deux derniers jours. Hier vers 11h00, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre s'échangeait à 48,21 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, soit une hausse de 69 cents par rapport à la clôture de mardi dernier.Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat d'août gagnait 75 cents pour se négocier à 45,79 dollars. «Nous restons confiants... dans nos efforts pour aider le marché à se rééquilibrer de lui-même», a déclaré le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Barkindo, lors d'une conférence animée, à Istanbul, dans le cadre du 22ème Congrès mondial du pétrole. Il pourra compter sur l'Algérie qui sera à la pointe du combat.