L'offensive vient en application de l'instruction ministérielle interdisant l'exploitation à titre lucratif des plages. «Mieux vaut tard que jamais.» Sinon c'est l'événement phare de cette saison ayant d'ores et déjà atteint son plein, mais marquée par la morosité et le diktat imposé par des charognards s'autoproclamant maîtres incontestables du sable et du soleil en les facturant dès que l'estivant s'installe sur le sable. Ainsi, les services policiers de la daïra de Aïn El Turck viennent d'opérer une grande offensive ayant abouti à la saisie de 400 solariums. En sévissant de telle sorte, les policiers d'Oran n'ont pas eu de répit ratissant toutes les plages connaissant un grand flux. Ladite opération, alimentant davantage le bonheur des estivants, vient en application de l'instruction ministérielle interdisant l'exploitation à titre lucratif des plages. Le paiement sur place imposé par des sans-projets fixes, dans l'ensemble des plages d'Oran, constitue l'unique et seul point noir ayant terni l'image du tourisme algérien, d'où la nécessité de son éradication. Le constat a été fait par toutes les institutions en relation avec la gestion des plages de la wilaya d'Oran. En effet, la situation est, malgré les coups de gueule des responsables locaux, d'une densité aux allures phénoménales au grand désarroi des vacanciers et estivants se retrouvant, sans être avertis, contraints de casquer, sinon de quitter les lieux. Seule la loi des «balafrés», aux gourdins assommants, a, avant l'offensive policière, été de mise. Du coup, les somptueuses plages rattachées à la daïra de Ain El Turck ont perdu leur image de marque comme havre de paix. Les solariums, implantés illicitement, ont, en un laps de temps très court, envahi toutes les plages, d'où d'interminables prises de bec opposant les estivants et ces commerçants de circonstance croyant, dur comme fer, que la paix sociale est synonyme de laxisme, passivité de l'Etat et de l'anarchie ambiante. Or, leur comportement est irritant au plus haut niveau, à commencer par les estivants déplorant l'abandon auquel ils sont livrés. Ces commerçants agissent de telle sorte comme s'il s'agissait de territoires leur revenant de droit, tout en chassant les vacanciers ou encore leur interdisant de mettre en place leurs propres moyens: parasols, tables, chaises et tabourets. Un tel fait a été constaté, dès le coup d'envoi officiel donné à la saison estivale par le secrétaire général de la wilaya d'Oran, Mohamed Benkeltoum. N'ayant pas mâché ses mots, il a, dans son coup de gueule, distillé un discours non moins acerbe vis-à-vis du maire de la commune d'El Ançor, celle-ci abritant la magnifique plage des Andalouses. Dans le tas, il est allé jusqu'à dire: «je dépose plainte contre le responsable ayant autorisé la concession des plages.» En tenant de tels propos, le secrétaire général de la wilaya a constaté de son propre chef la transgression de l'instruction ministérielle interdisant la concession d'une bonne partie de la plage. En fait, ledit commis de l'Etat a tenu la dernière réunion, d'ailleurs informelle, en présence du chef de daïra de Aïn El Turck, du maire d'El Ançor, tout en prenant à témoin les médias. Haussant le ton, il a invité les responsables locaux à bannir le phénomène tout en remédiant à la problématique de la concession des plages dans les plus brefs délais, «faute de quoi, toutes les mesures nécessaires seront prises», a-t-il affirmé d'un ton sec, tout en menaçant le responsable ayant signé la concession de la plage quant à le traduire par-devant la justice et le poursuivre pour transgression d'une mesure prise par le ministère de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire. «L'estivant est partenaire, sans qu'il paye le moindre dinar soit-il, pour le parking, le sable et l'eau de mer», a-t-il enchaîné avant de revenir, avec force détails, sur l'instruction ministérielle qui accorde de droit la gratuité de l'accès à la plage. «Je somme l'APC d'El Ançor de revoir toutes les mesures prises à l'encontre de l'instruction ministérielle», a-t-il plaidé tout en rappelant que les recommandations du dernier conseil exécutif de wilaya ont été explicites en y faisant référence, tout en insistant sur le volet de la gratuité des plages. «L'instruction ministérielle sera appliquée par la force de la loi. Il est de notre devoir de bien accueillir les estivants et des invités d'Oran», a-t-il affirmé, tout en relevant la défaillance qu'il a eu à constater par lui-même, agissant de telle sorte lorsqu'il s'est rendu compte que la plage avait été pavoisée de plusieurs solariums et tables loués au coût de 1000 DA.