Les passeports des personnes soupçonnées ont été retirés à titre de précaution dans l´attente de l´aboutissement de l´enquête. Après la première série d'affaires de corruption touchant les achats des collectivités locales, le trafic d´influence et de véhicules saisis, qui ont abouti à l´inculpation et l´arrestation de plusieurs personnes et l´établissement d´une procédure judiciaire impliquant le wali de Blida, la justice entame la deuxième phase de son enquête, non moins importante en ouvrant le dossier sur la dilapidation du domaine immobilier de l´Etat. Plusieurs affaires ont été déjà rendues publiques mettant en cause des responsables impliqués, dont l´ex-directeur des domaines, pièce maîtresse dans ce puzzle, ainsi que des bénéficiaires de largesses foncières. Les passeports des personnes soupçonnées ont été retirés à titre de précaution dans l´attente de l´aboutissement de l´enquête. Selon des sources crédibles, leur audition qui se déroule dans la discrétion la plus totale, a débuté hier après-midi. Elle permettra d´apporter toute la lumière sur ces malversations de dilapidation et de transgression de la loi domaniale. A titre d'exemple, on relèvera entre autres, la dilapidation d´une forêt à Soumaâ d´une surface de 12 ha pour la construction de chambres froides par un particulier, le bradage de terrains agricoles également à Meftah, cession de gré à gré de poches foncières en milieu urbain à Blida et à Boufarik, vente à l´amiable d´une dépendance publique de l´autoroute à Chiffa. La liste pourrait être longue. Ces infractions à la loi ont été commises après la promulgation de la loi de finances de 1998, qui institue la procédure des enchères publiques dans toutes les cessions de terrains faisant partie du domaine privé de l´Etat. Le domaine public de l´Etat telles les forêts et les dépendances publiques des autoroutes, demeure quant à lui incessible et imprescriptible. L´infraction réside dans la violation de la loi par la cession et la vente de gré à gré et à des prix dérisoires en évitant les enchères publiques comme le stipule la loi. Le mètre carré a été cédé par endroit à 170,00 DA, défiant toute logique du marché et de la réglementation. Comme dans les affaires précédentes, l´ex-wali de Blida, M.Mohamed Bouricha, apparaît également comme le commanditaire de toutes ces transactions. Il avait déclaré pour justifier sa démission précipitée qu´il avait subi de fortes pressions de la part de la «mafia du foncier». Avec le recul, cette déclaration risque de se retourner contre lui au vu des dossiers compromettants, faisant de lui l´arroseur arrosé. Par ailleurs, l´on apprend que la Gendarmerie nationale a ouvert une enquête sur l´affaire des factures gonflées impliquant cinq présidents d´APC (Blida, Bouarfa, Ouled Yaïch, Oued Alleug et Hammam Mélouane). Ces derniers font l´objet d´une suspension décidée par le ministère de l´Intérieur suite à ce scandale.