L'initiative du dialogue social qu'a annoncé le gouvernement, a suscité de l'espoir de l'intersyndicale, mais en vain. L'appel des syndicats autonomes n'a pas eu un écho favorable. Le gouvernement a répondu par la négative. Une semaine après le communiqué de l'intersyndicale l'invitant à ouvrir un dialogue, le gouvernement a convoqué ses anciens alliés (le patronat- le syndicat de l'Ugta) à une réunion demain sans pour autant associer les autres syndicats. Un geste qui a surpris l'intersyndicale qui espérait un changement d'attitude avec le gouvernement Tebboune. L'initiative du dialogue social qu'a annoncé le gouvernement en grande pompe en promettant d'associer toutes les parties de la société, a donné de l'espoir à l'intersyndicale, mais en vain. Ainsi, chez les syndicats c'est la grande déception. «Le gouvernement démontre par cette démarche, entachée de contradiction, que la ligne de conduite n'a pas vraiment changé. Même si dans le sens des déclarations imputées au Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, nous avions relevé une intention de changement et d'ouverture», a déploré le professeur Lyès Merabet du syndicat Snpssp. Contacté par nos soins, ce syndicaliste estime que «l'exclusion de véritables représentants des travailleurs de cette rencontre compromet encore une fois sa crédibilité et remet en cause la proposition du gouvernement sur la question du dialogue social». Lyès Merabet a rappelé que les syndicats autonomes dans un communiqué datant du 15 juillet 2017, avaient salué l'intention du gouvernement d'associer tous les syndicats au projet de construction consensuel d'un pacte social et économique pour faire face aux défis de l'heure et qu'une demande de réunion bipartite (gvt-syndicats) a été adressée au Premier ministre. Le représentant du Snpssp dit qu'il attend toujours une action du gouvernement. Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) ne cache pas son mécontentement. «Le chef de l'Exécutif a pourtant appelé au dialogue et à la concertation avec tous les acteurs de la société civile. On a cru à un changement dans sa politique, mais le temps nous a démontré que Tebboune n'a pas rompu avec la politique de ses prédécesseurs. Son discours est destiné beaucoup plus à la consommation», a dénoncé le secrétaire général, Boualem Amoura, dans une déclaration faite à TSA. Le Snappa ne se considère pas concerné. «Nous ne sommes pas concernés ni de loin ni de près par cette rencontre vu son contexte et le scandale qui a précédé où il y avait un front FCE de Haddad et Sidi Saïd contre Tebboune et voilà demain dimanche ils vont prendre un café et décider sur le sort des travailleurs car le gouvernement ne veut pas discuter avec les syndicats représentatifs alors que nous avons prouvé plusieurs fois notre capacité à mobiliser tout le secteur de la fonction publique», a affirmé Nabil Ferguini. Contacté par nos soins, ce dernier a qualifié la rencontre de dimanche de non-événement. «Le Snapap qui est affilié à la Cgata Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie prépare une rentrée sociale qui sera chaude surtout avec la détérioration du pouvoir d'achat, le Code du travail qui sera proposé à l'Assemblée nationale en octobre prochain», a-t-il averti. L'intersyndicale a également mis en garde le gouvernement en réitérant son attachement aux acquis sociaux. Celle-ci promet une rentrée chaude sur le front social rien ne sera fait d'ici septembre. La rencontre de dimanche aura pour objectif de préparer les dossiers de la prochaine tripartite qui aura lieu probablement en fin septembre. «Il sera procédé notamment, au cours de cet échange de concertation, à l'examen des points à l'ordre du jour à soumettre à la tripartite, ainsi que la fixation de la date et du lieu de la tenue de cette rencontre dont l'organisation est prévue prochainement», a indiqué le communiqué du Palais du gouvernement. Cette rencontre tombe mal puisqu'elle intervient au moment où Abdelmadjid Tebboune s'apprête à lancer des concertations sur les questions d'ordre social avec tous les partenaires sociaux. L'initiative qui a été vivement soutenue par les différentes formations politiques et syndicat, risque d'être compromise par les résultats de cette tripartite.