Algérie-Grande-Bretagne: de grandes perspectives L'Algérie et le Royaume-Uni se sont entendus sur la nécessité de renforcer les concertations autour des questions économiques et d'échanges commerciaux. Le ministre d'Etat britannique, ministre du Moyen-Orient et de l'Afrique, Alistair Burt, a été l'hôte hier du Premier ministre Abdelmadjid Tebboune. Le ministère des Affaires étrangères a considéré que cette visite «constitue une opportunité supplémentaire de consolider davantage le dialogue politique entre les deux pays par l'échange de vues sur les questions d'actualité régionale et internationale, d'intérêt commun», a-t-il souligné. La visite s'articule sur une approche fondée sur l'évaluation exhaustive du dialogue et de la coopération entre les deux pays et de dégager de nouveaux axes de coopération entre l'Algérie et le Royaume-Uni. La visite vise à insuffler la dynamique diplomatique et le partenariat économique qui s'est vu rétrécir telle une peau de chagrin durant une période où la zone de turbulence était la caractéristique saillante des relations algéro-britanniques à cause de l'approche politique du Royaume-Uni par rapport à la crise qu'a connue l'Algérie durant les années 90, la période où le terrorisme battait son plein et que les autorités politiques du pays faisaient expliquer aux pays occidentaux à cette époque que la donne sécuritaire prônée par le pays n'excluait nullement une démarche politique en mesure de réduire la force de nuisance des hordes qui semaient la terreur et la mort. Les rapports de l'Algérie avec le Royaume-Uni se faisaient maintenir sur un fond que l'on appelait communément à cette époque «l'épreuve de l'appréciation sécuritaire» de la part des Britanniques qui étaient campés mordicus sur leur position quant à la lutte antiterroriste que menait l'Algérie contre les groupes terroristes. D'ailleurs, c'est durant cette période qu'il y avait de sérieuses tractations et négociations entre les deux pays sur des thèmes qui faisaient bloquer le processus de la redynamisation des relations, à savoir le thème lié à l'extradition des éléments impliqués dans les actes terroristes et qui constituaient la base-arrière de l'idéologie mortifère de l'islamisme et son corollaire, le terrorisme. Il y avait aussi le volet qui avait trait au partenariat économique et commercial pour booster les relations diplomatiques qui étaient au niveau presque zéro en termes d'efficacité. D'ailleurs, dans ce sens les observateurs diplomatiques qualifiaient les rapports qui caractérisaient les deux pays en soulignant que «l'engagement pris de part et d'autre pour la mise en place d'un partenariat d'exception avait connu un début d'application à travers la signature de plusieurs conventions, dont une sur l'extradition et la mise en place de structures de suivi de la coopération, comme c'est le cas pour le comité mixte présidé par les ministres délégués aux Affaires étrangères et appelé à se réunir annuellement». Cette situation a permis à l'Algérie d'opter pour une attitude pragmatique pour le désamorçage de la goupille qui fait que les relations diplomatiques entre l'Algérie et le Royaume-Unis n'arrivent pas à se libérer des archétypes et des schèmes par rapport à la question du terrorisme ou le dossier sécuritaire qui bloquait le processus du redéploiement du processus diplomatique sur des bases solides et pragmatiques. L'Algérie a continué à mener son combat sans merci contre les hordes barbares qui voulaient s'attaquer à l'ordre républicain et réduire le pays à feu et à sang jusqu'à ce que les choses commençaient à s'esquisser de la part des Britanniques qu'ils ont compris que le terrorisme que combattait l'Algérie était un terrorisme à dimension supranationale et que n'importe quel pays pourrait être sa cible privilégié par excellence. Le Royaume-Uni s'est vite rétracté en rectifiant le tir concernant sa position par rapport à l'Algérie en révisant toute sa stratégie de lutte contre le terrorisme surtout au niveau de son propre territoire qui s'est vu être la cible des groupes terroristes. Les attaques terroristes qui ont ciblé la capitale du Royaume-Uni ont vite fait de pousser les autorités britanniques à revoir de fond en comble leur position quant à la relance des relations diplomatiques sur fond d'un partenariat économique d'exception avec l'Algérie. La visite du ministre d'Etat britannique, ministre du Moyen-Orient et de l'Afrique, Alistair Burt, vient comme couronnement d'un long processus de négociations et de rapprochement des vues entre l'Algérie et le Royaume-Uni. Ce rapprochement qui s'est fait l'année dernière en axant la coopération sur l'élément dorsal de l'économie et des investissements dans les secteurs de l'énergie et de la mécanique en général. L'Algérie et le Royaume-Uni se sont entendus sur la nécessité de renforcer les concertations autour des questions économiques et d'échanges commerciaux. L'expérience du Forum algéro-britannique est plus qu'édifiant dans le sens où ce partenariat se soldera par des accords qui s'inscrivent dans la durée. D'ailleurs, le forum est considéré par les autorités algériennes comme une occasion pour le renforcement des liens entre les deux parties, évoquer de réelles perspectives à travers la création de nouvelles zones attractives par l'installation prochaine de grandes firmes britanniques. De vastes programmes sont également prévus à l'instar d'un parc industriel ouvert à tous les secteurs de partenariat. Ce sont des projets qui verront le jour après l'adoption du nouveau Code d'investissement. Le ministre britannique chez Tebboune Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, hier, à Alger, le ministre d'Etat britannique, ministre du Moyen-Orient et de l'Afrique, Alistair Burt, qui effectue une visite de travail à Alger, accompagné de Lord Richard Risby, envoyé spécial de la Première ministre britannique pour le partenariat avec l'Algérie, indique un communiqué des services du Premier ministre. «L'entretien a donné lieu à l'examen de l'état d'évolution des relations bilatérales qui ont connu, au cours de ces dernières années, un regain de dynamisme notable à la faveur du renforcement des canaux de dialogue et de concertation mis en place par les responsables des deux pays sur les questions politiques et sécuritaires, notamment», précise la même source.