L'hopital de Djelfa Parmi les concernées figurent trois sages-femmes travaillant dans les trois hôpitaux de Aïn Ouessara, Hassi Bahbah et Djelfa. Du nouveau dans l'affaire du décès de la femme enceinte et de son enfant à Djelfa. Cinq présumés coupables, placés en détention provisoire. C'est ce qui a été ordonné, jeudi dernier, par le procureur de la République près le tribunal de Aïn Oussara de la wilaya de Djelfa. Parmi les concernés figurent trois sages-femmes travaillant dans les trois hôpitaux de Aïn Ouessara, Hassi Bahbah et Djelfa. Un aide-soignant ainsi qu'un médecin-chef ont également été arrêtés. Cette décision est survenue après des investigations menées à Aïn Ouessara. Ces cinq personnes sont poursuivies pour négligence et refus de porter assistance à une personne en danger. Sur instruction du même procureur, une autopsie a été effectuée à l'hôpital de Blida (Alger) sur les corps de la victime et de son enfant. Les résultats ont révélé de façon certaine que la mort de la mère est due à la négligence. En réaction à cette affaire, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), pointe du doigt le secteur de la santé, soulignant que la responsabilité ne repose pas seulement sur les sages-femmes. L'un de ses représentants explique que si ce genre de drame arrive bien souvent, cela revient au manque flagrant en sages-femmes et en personnel médical en général. «70% des sages-femmes travaillent chez le privé et 25% des médecins spécialistes se retrouvent dans la capitale», a-t-il déploré dans une vidéo publiée sur la page Facebook du Snpsp. La même source fait savoir par ailleurs qu'il y a «un manque de 70 000 postes du personnel paramédical». Selon lui, les lacunes qui caractérisent le secteur de la santé sont la première cause de cette situation. Par ailleurs, le staff médical de l'hôpital de Aïn Ouessara a organisé hier, une manifestation au sein de cet établissement en soutien à la sage-femme arrêtée. Les protestataires ont indiqué que leur collègue n'a rien à voir dans la mort de la jeune femme, précisant qu'elle s'est simplement contentée de l'orienter vers un autre hôpital étant donné que le médecin était en congé de maladie. Ce qui, d'après eux, ne s'apparente nullement à de la négligence. Ainsi, ces derniers préviennent que si la sage-femme n'est pas vite libérée, tous auront recours à une «démission collective». Pour rappel, la femme enceinte et son bébé ont perdu la vie sur la route reliant Djelfa à Aïn Ouessara. Transportée d'urgence par son mari pour accoucher à l'hôpital de Aïn Ouessara, la victime a été ballottée d'un établissement de santé à un autre pour qu'à la fin, elle accouche dans la voiture sur le chemin du retour. Ce drame a suscité l'émoi dans toute la région. Sa famille a tout de suite après demandé aux autorités compétentes de faire la lumière sur les faits de cette tragédie, ce qui a été fait quelques jours après sa mort. Le procureur de la République près le tribunal de Aïn Ouessara a demandé que des investigations soient ouvertes. Près de 20 personnes ont été auditionnées, parmi lesquelles, les accusés mais également les membres de la famille de la victime. Après huit jours, le verdict est tombé, impliquant l'arrestation de cinq personnes.