La création de banques privées est ouverte à tous les investisseurs intéressés. Le marché bancaire algérien connaîtra dans les dix années à venir une ascension fulgurante à en croire le secrétaire général de l´Abef (Association des banques et des établissements financiers), Abderrahmane Benkhalfa. «Durant la période allant de 2006 à 2011 il se produira une métamorphose dans le système de payements, des cartes bancaires et des cartes électroniques», a affirmé M. Benkhalfa qui s´exprimait en marge de la journée d´étude sur le droit bancaire organisée, hier, par le Sénat au niveau de son siège en collaboration avec le Conseil d´Etat. «La métamorphose sera la même que celle qui se produit actuellement dans le marché de la téléphonie mobile», a-t-il promis. Réfutant les critiques lancées notamment par les entreprises étrangères envers le système bancaire algérien, M.Benkhalfa les a invitées à s´investir dans ce marché qui leur est ouvert. «Le guichet des agréments est ouvert à tous les prétendants au niveau de la Banque centrale», a-t-il dit soulignant surtout que «les banques étrangères qui se sont installées en Algérie font des bénéfices qui dépassent de très loin ceux réalisés chez nos voisins au Maroc et en Tunisie et une croissance exponentielle comparativement à celle atteinte par ces banques de par le monde». Appuyant encore son argumentaire, le secrétaire général de l´Abef précise que «ces investisseurs ne trouveront pas mieux qu´un marché dont le montant des importations avoisine les 18 milliards de dollars, un pays qui possède le plus grand nombre de comptes en devises (3,5 millions de comptes) dans le pourtour méditerranéen et une solvabilité incontestable». Comme challenge d´attractivité, il avance les dernières mesures prises dans le cadre de cette réforme et qui se rapportent au mode de gouvernance des banques. «Il y a un effort de transparence, de modernisation et de sécurisation.» Des assemblées générales extraordinaires des banques publiques ont été tenues mardi dernier à Alger, présidées conjointement par le ministre des Finances, Mourad Medelci et le ministre délégué chargé de la Réforme financière, Karim Djoudi. Ces assemblées ont porté sur la recomposition du conseil d´administration et le renforcement de ses structures. Le conseil comprendra désormais au moins six membres et sera renforcé par la nomination d´un administrateur appelé à dynamiser les capacités en matière d´organisation et de procédures de contrôle interne. Et enfin la mise en place d´un nouveau règlement intérieur applicable à l´ensemble des banques publiques, qui donne aux administrateurs des pouvoirs élargis en matière de suivi des obligations légales et réglementaires de recouvrement. Ces assemblées ont clarifié les missions de l´Etat en tant qu´actionnaire et non en tant que gestionnaire. Elles constituent également le premier élément vers une ouverture de capital puisque les partenaires insistent sur la netteté et la clarté de gestion de la comptabilité. La BDL, la BNA et le CPA sont éligibles à l'ouverture du capital. «Cette ouverture passera par la modernisation des systèmes de payement avec l´installation de l´industrie informatique», selon les experts, qui soutiennent exiger un partenaire de renommée mondiale et qui évaluera à leur juste valeur nos institutions financières. «On est actuellement en phase d´étude du marché, ensuite on s´aidera avec une banque d´affaires spécialisée dans ce genre de négociations une fois le partenaire trouvé», a indiqué le directeur du Trésor, Mustapha Tamenghart.