En menaçant le Venezuela d'intervention militaire, le président américain Donald Trump a ressoudé les Latino-Américains autour de Caracas La perspective d'une nouvelle intervention militaire américaine dans la région a généré un malaise chez plusieurs pays latino-américains, même ceux qui critiquent ouvertement le gouvernement de M. Maduro. Le Brésil, la Colombie, le Pérou, le Chili, le Mexique, l'Equateur et le Nicaragua, la Bolivie ont tous rejeté samedi la perspective d'un recours à la force. Ainsi, les pays d'Amérique latine ont fermement condamné la menace d'intervention militaire brandie par le président américain Donald Trump contre le Venezuela, selon des médias. Bien qu'il ait dénoncé récemment le «délitement de la démocratie» au Venezuela, le Pérou a rejeté toute forme de menace ou d'usage de la force non autorisé par les Nations unies et appelé les parties concernées à entamer un dialogue, selon l'agence chinoise Chine Nouvelle. «Toute menace étrangère ou intérieure de recourir à la force va à l'encontre du rétablissement d'une gouvernance démocratique au Venezuela ainsi que des principes inscrits dans la Charte des Nations unies», a déclaré samedi dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères péruvien, Ricardo Luna. La négociation est le seul moyen de rétablir la stabilité au Venezuela, a-t-il affirmé. «La crise au Venezuela ne peut être résolue par des actions militaires, venant de l'intérieur ou de l'extérieur», a estimé sur Twitter le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Videgaray. «Le rejet de la violence et de toute option impliquant l'usage de la force est ferme et constitue la base fondamentale de la cohabitation démocratique, au niveau domestique comme dans les relations internationales», a rappelé le ministère brésilien des Affaires étrangères dans un communiqué. «Nous réaffirmons au gouvernement et au peuple du Venezuela notre solidarité et notre amitié, condamnant au nom de la dignité et de l'orgueil souverain du peuple toutes les agressions contre ce pays», a déclaré le gouvernement du Nicaragua dans un communiqué. De même, le gouvernement équatorien «exprime sa solidarité» avec le Venezuela «et rejette toute menace contre une possible ingérence militaire sur son territoire», selon un communiqué. Enfin, le président bolivien Evo Morales a fustigé samedi «l'intervention armée» américaine sur son compte Twitter. «Nous condamnons les velléités d'intervention armée des Etats-Unis contre le Venezuela, pays qui cherche la paix par le dialogue», a-t-il twitté. Vendredi, le président américain Donald Trump avait déclaré qu'il n'exclurait pas une «option militaire» au Venezuela. «Nous avons plusieurs options pour le Venezuela, dont une option militaire, si nécessaire», avait-il déclaré devant la presse à son club de golf du New Jersey, dans le nord-est des Etats-Unis. Les tensions entre Washington et Caracas sont montées d'un cran à la suite de l'élection d'une Assemblée nationale constituante de 545 membres dotée des pleins pouvoirs. L'opposition de droite vénézuélienne a boycotté cette élection, car elle considérait que le scrutin visait uniquement à renforcer la domination du parti au pouvoir. Le gouvernement vénézuélien a accusé samedi le président américain Donald Trump de vouloir mettre en péril la paix et la stabilité en Amérique latine avec sa menace d'une «option militaire», qui a aussi hérissé d'autres pays de la région. Le gouvernement socialiste vénézuélien a très mal pris cette déclaration, qui rappelle de mauvais souvenirs dans la région où la dernière intervention militaire américaine date de 1989, quand les Etats-Unis avaient envahi le Panama pour déloger son président, Manuel Noriega. «La menace téméraire du président Donald Trump vise à entraîner l'Amérique latine et les Caraïbes dans un conflit qui perturberait, de manière permanente, la stabilité, la paix et la sécurité de notre région», a déclaré le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza, lisant un communiqué au nom du président Nicolas Maduro.