Présence n Ils seraient au nombre de 15 000, selon des chiffres officiels, 25 000 selon l?ONS, mais des spécialistes avancent le chiffre de 40 000 Chinois travaillant en Algérie, spécialement dans le bâtiment. Les premières arrivées de Chinois en Algérie remontent au début de l?année 2002. C?est le besoin de main-d??uvre qualifiée et rentable dans le domaine du bâtiment qui leur a ouvert largement les portes. Le secteur du bâtiment a rapidement tenté les entrepreneurs chinois, avec notamment les projets de l?Aadl. Les Chinois se sont spécialisés dans les secteurs du bâtiment et du textile. La visite à Alger, en février 2004, du président chinois Hu Jintao, a été l?accélérateur de l?investissement de ce pays en Algérie. 15 groupes chinois de travaux publics et de bâtiment se sont implantés dans le pays. Deux grosses entreprises chinoises, spécialisées dans le bâtiment et la réalisation de routes, ponts et barrages, sont les plus présentes. Elles ont raflé un marché de plus de 700 millions de dollars en lançant des chantiers un peu partout en Algérie. Il s?agit du géant public China State Corporation et Engineering Corporation (Cscec). Dans le domaine pétrolier, le célèbre groupe China National Petroleum Corporation a décroché un contrat de 400 millions de dollars ; sa tâche sera la reconstruction d?une grande raffinerie à Skikda. Dans le bâtiment, par exemple, on dénombre plus de 5 000 Chinois dans la seule petite ville d?Ouled Fayet, selon un entrepreneur local qui travaille avec une entreprise chinoise ; ils contribuent à la construction de plus de 20 000 logements Aadl dans cette région. Cependant, la présence chinoise en Algérie ne se limite pas aux contrats de construction ; l?industrie textile est un autre secteur «monopolisé» par les petites fabriques chinoises, au point que des spécialistes tirent la sonnette d?alarme et craignent une disparition du textile local. Les produits textiles chinois sont présents un peu partout en Algérie. «Les produits chinois sont bon marché, ils sont fabriqués par une main-d??uvre jusqu?à cinq fois moins chère. Mais le problème majeur c?est qu?ils sont écoulés dans le marché informel au point que les vendeurs à la sauvette chinois bousculent, sur les trottoirs, les vendeurs locaux qui vendent, paradoxalement, le même produit made in China !», a expliqué un expert présent dernièrement au forum d?El-Moudjahid. Cette «invasion» a suscité des craintes au sein des opérateurs locaux, mais aussi au niveau des hauts responsables qui ont commencé, peut-être, à mesurer la précipitation avec laquelle ils ont pris la décision de recourir, sans une étude mesurée du marché de l?emploi et ses retombées, à la main-d??uvre étrangère. En effet, le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, lui-même, qui avait estimé que les entreprises chinoises présentes en Algérie pâtissent de contraintes exogènes et notamment de lourdeurs administratives, a affirmé, il y a quelques mois, qu'une instruction a été donnée pour que les entreprises chinoises n'obtiennent plus de contrats en Algérie jusqu'à ce qu'elles apportent la preuve de leur efficacité. Et cela, parce que ces chantiers accusent du retard, en partie, selon le Chef du gouvernement, à cause du manque d'effectif !