Cette journée sera également marquée par une multitude de manifestations dans plusieurs villes du pays. Cela fait aujourd'hui une année, jour pour jour, que le directeur du Matin, Mohamed Benchicou est en prison. Ce journaliste, dont les écrits ont, à chaque fois, d'une manière ou d'une autre, fait mouche, a largement contribué à l'enracinement de la liberté d'expression en Algérie. Cet apport conséquent à la société ne peut passer inaperçu. Et l'institution du prix Benchicou, dont la remise est prévue aujourd'hui, participe de cette volonté de la corporation de sauvegarder les acquis de la société en termes d'accès à l'information. Ainsi, le 14 juin est-il consacré comme journée nationale des libertés. Hakim Laâlam, premier lauréat, recevra sa distinction à l'occasion d'une cérémonie. En plus de du prix Benchicou, une série d'activités est prévue pour marquer le premier anniversaire de l'emprisonnement du directeur du Matin. Un recueillement devant le garage de l'Etusa, où un certain 14 juin 2001, deux journalistes ont péri, victimes du devoir, sera organisé. Par ailleurs, La Maison de la presse Tahar Djaout sera le théâtre d'un rassemblement. L'occasion de lancer une campagne nationale de signatures concernant «l'appel citoyen pour la défense des libertés». En outre, il sera procédé à la lecture du message de Mohamed Benchicou adressé à ses confrères et à ses lecteurs. Cette journée anniversaire sera également au centre d'une multitude de manifestations dans plusieurs villes du pays, notamment, Béjaïa, Tizi Ouzou et T'kout (Batna), entre autres. Des citoyens de ces localités ont tenu à marquer cette journée à travers des actions citoyennes. Il est entendu qu'il sera essentiellement question de la mobilisation pour la libération de Mohamed Benchicou et la dénonciation de l'«acharnement judiciaire à l'encontre de la presse». Lesquelles dénonciations ont été portées sur la scène internationale. Ainsi, dans l'une de ses résolutions, le Parlement européen a, rappelons-le, exhorté les autorités algériennes à adopter et à mettre en oeuvre «sans délai des mesures législatives permettant le plus grand respect des droits fondamentaux, et notamment le plein respect de la liberté de la presse et ce, conformément aux accords et pactes internationaux auxquels l'Algérie est partie prenante». Les eurodéputés ont demandé également que les délits de presse soient «définitivement dépénalisés». Cela dit, c'est d'abord le combat des professionnels algériens qui, espérons-le vont se mobiliser aujourd'hui et donner tout son sens à la Journée nationale des libertés.