Avec l'absence de Bouguerra et de Brahami, le coach national aura bien du mal à confectionner son réseau défensif. Un match, même amical, a son importance ne serait-ce que pour une histoire de prestige. Mais sa particularité essentielle est de fournir aux entraîneurs des deux équipes en présence, des éléments concernant la forme des joueurs qu'ils ont sélectionnés et la stratégie qu'ils comptent mettre en place lorsque viendra le match officiel pour lequel on se prépare. En cela, cet Algérie-Mali va donner de précieux renseignements à Ali Fergani à une semaine de l'important rendez-vous oranais contre le Zimbabwe. Cette confrontation intervient juste après la déconvenue de Luanda où les Verts ont dû céder devant les Angolais pour mettre en péril leurs chances de qualification à la CAN 2006. Ce fut une défaite qui a fait mal mais elle était attendue du fait que l'EN n'arrive plus à générer une force capable de la sortir des situations les plus embarrassantes. Du reste, cette équipe peut-elle réellement croire en sa bonne étoile lorsqu'on sait que les joueurs de talent ne font plus partie de son répertoire? Nous l'avons déjà dit, si l'élimination des Verts venait à se produire elle entrera dans l'histoire pour avoir été enregistrée dans un groupe des plus faibles tant les adversaires des Algériens n'ont rien montré d'extraordinaire. Cela ne fera que confirmer le retard accusé par le football algérien qui se complaît à adopter une politique de vedettariat avec des joueurs qui n'ont de vedettes que le nom. Ce match amical aura la particularité de mettre aux prises deux équipes en pleine dérive, car même celle du Mali traverse une période d'incertitudes qui pourrait lui valoir une élimination de la CAN après avoir consommé celle du mondial. Pour les Verts, il s'agira de donner une autre image que celle de Luanda où leur potentiel offensif avait été presque inefficace alors qu'ils affrontaient une formation très modeste au vu du jeu qu'elle développait. Face à la rareté d'attaquants de valeur, Fergani est forcé de travailler avec ce qu'il a sous la main et de demander au seul Mansour Boutabout de «bouger» la défense malienne. Par ailleurs, le coach national devra se passer des services de Madjid Bouguerra et de Fadil Brahami du fait que ces deux joueurs ne pourront pas être alignés face au Zimbabwe pour cause de suspension. Comme Samir Beloufa est toujours blessé, il devra jongler pour trouver des solutions sur le plan défensif. Il est vrai qu'il va récupérer Nadir Belhadj, le Sedanais qui avait été laissé à la disposition de son club pour disputer la finale de la coupe de France, mais il s'agit d'un défenseur latéral alors que le problème se situe dans l'axe. Nul doute qu'aux côtés on trouvera Smaïn Diss qui avait été aligné contre les Angolais et probablement Samir Zaoui. Mais le cas de ce joueur est épineux car le 21 juin son club, l'ASO Chlef, disputera la finale de la coupe d'Algérie et l'on comprendrait mal que le privilège accordé à Belhadj ne lui soit pas accordé. D'autant que Fergani annonce la possible arrivée de Réda Madouni pour le match du Zimbabwe. Un match où il récupèrera un défenseur latéral, Slimane Raho, et deux joueurs du milieu, Farouk Belkaïd et Karim Ghazi. Mais, pour l'instant, ses préoccupations sont concentrées sur le match de ce soir à Arles (17h00 locales, 16h00 en Algérie) contre un adversaire face auquel les Verts n'arrivent plus à s'en sortir. Lors de la CAN 2002, les Maliens l'avaient emporté 2-0. Ils avaient récidivé sur le même score, en janvier 2004, en amical au stade 5-Juillet, juste avant la CAN 2004. Mais cette équipe malienne n'est plus ce qu'elle était puisque, elle aussi, est en phase d'élimination de la CAN 2006. Dans son groupe de qualification, le 1, elle occupe, en ce moment la 5e place à 8 points du 3e du classement qui est la Zambie. Autant dire que, comme l'Algérie, le Mali est obligé de gagner les trois matches qui restent à disputer en misant également sur un échec de la Zambie et du Congo, les pays qui le précèdent au classement. Il faut dire que les Maliens sont passés par une crise aiguë survenue le soir où leur équipe nationale a été battue à domicile par le Togo. Ce soir-là les joueurs, menacés, ont échappé de justesse au lynchage et un homme comme Kanouté semble avoir quitté définitivement cette équipe nationale. Dimanche dernier, les Aigles maliens ont renoué avec le succès en disposant aisément du Libéria (4-1). C'est peut-être leur réveil. On en saura un peu plus ce soir.