C'est aujourd'hui que s'ouvrira la 3e édition de cette manifestation, désormais incontournable à Béjaïa. L'état de santé du cinéma algérien sera au centre des débats qui seront animés à l'occasion de la 3e édition des rencontres cinématographiques de Béjaïa. Organisé conjointement par les deux associations Project'heurts et Kaïma Cinéma, cet événement s'ouvrira aujourd'hui à la cinémathèque de Béjaïa et sera marqué par la projection du court métrage, le jour de la première, de Close up de Nani Moretti, le réalisateur à la palme d'or en 2001, pour La Chambre du fils. Il sera suivi par Tahia Ya Didou de Mohamed Zinet, l'un des chefs-d'oeuvre du cinéma algérien, un film de commande subtilement détourné en oeuvre d'art et rénové à l'occasion de l'Année de l'Algérie en France. Les rencontres de Béjaïa de cette année sont des rendez-vous à ne pas rater avec de nombreux cinéastes, producteurs, réalisateurs et autres acteurs de la scène culturelle algérienne mais aussi internationale, plus précisément française. Ce sont plusieurs documentaires, on peut citer : Ecrivains des frontières de Samir Abdellah et José Reyèns, Algériennes de Djamel Sellani, Sur les traces de l'émir Abdelkader de Mohamed Latrèche, Aliénations de Malek Bensmaïl, Sous le soleil de plomb de Abdenour Zahzah... Des courts métrages avec des jeunes cinéastes prometteurs algériens mais aussi des films d'animation pour enfants, plusieurs films, des débats notamment, sur les conditions de la création cinématographique et des autres arts en Algérie... Cependant, «former les jeunes est l'une des clés de voûte de ces rencontres», nous assure-t-on. En effet, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 17 juin, se tiendront tous les matins de 10h à 13h des ateliers de travail autour de l'animation d'un ciné-club. L'objectif est de former des jeunes aux métiers du cinéma et la manière d'animer un ciné-club. Dans cette optique, Béjaïa s'est dotée récemment d'un ciné-club qui propose aux amateurs du 7e art, tous les jeudis, des moments d'évasion et d'attention à la cinémathèque de Béjaïa. «Dans l'optique, ateliers de formation, actions pédagogiques, débats, accueil du public sont des éléments aussi importants que la programmation cinématographique elle-même». Aussi, chaque matin, des professionnels algériens animeront des ateliers destinés aux jeunes stagiaires désireux de mieux comprendre les métiers du cinéma et maîtriser leurs mécanismes. L'idée, nous indique-t-on, est de pouvoir envoyer par la suite ces jeunes en stage au sein de festivals français afin qu'ils acquièrent un savoir-faire et une expérience suffisante pour arpenter et pénétrer ce milieux aussi bien difficile que magique du cinéma. «Placée sous le signe de la diversité des gens, la programmation, quant à elle donne, une large place à la création contemporaine et aux jeunes réalisateurs. L'esprit n'est pas à la compétition mais à l'échange et au dialogue», soulignent les organisateurs de ces rencontres cinématographiques de Béjaïa. Et de préciser enfin: «Dès l'année prochaine, les cinématographies maghrébines seront représentées et à terme, c'est l'ensemble du cinéma euro-méditerranéen que le festival entend proposer au public bougiotte».