Il semble que le roi Mohammed VI ait compris qu'il n'y a rien à négocier. Le président de la République et le roi du Maroc participeront au Sommet du G77. La présence de ces deux chefs d'Etat à cette rencontre est de nature, estiment de nombreux observateurs, à dégeler les relations entre les deux pays, après le refus du roi Mohammed VI de participer au dernier Sommet de l'UMA, laquelle absence a conduit à l'annulation de la réunion. En effet, des sources diplomatiques annoncent un tête-à-tête Bouteflika-Mohammed VI en marge du Sommet du G77. Cette rencontre qui, dit-on de mêmes sources, sera organisée à la demande du souverain alaouite, est porteuse d'espoir au sens où il y sera surtout question des relations algéro-marocaines, sans aucune allusion au conflit sahraoui. La prochaine visite du chef du gouvernement au royaume, annoncée pour le 21 juin prochain, est en soi, un signe positif d'un très probable réchauffement entre les deux pays. Plus que cela, les lettres adressées par Mohammed VI aux présidents tunisien, libyen et mauritanien, affichant sa pleine volonté de relancer l'UMA, quelques jours à peine après l'échec du Sommet de Tripoli constitue un autre geste de bonne foi de la partie marocaine de voir la fameuse rencontre, attendue depuis 1994, se tenir enfin. Et c'est donc dans un climat que le Maroc veut le plus apaisé possible que les deux chefs d'Etat vont se rencontrer. Pour ce qui concerne la partie algérienne, il est clair, ajoutent nos sources, qu'aucun marchandage ne sera toléré sur la question du Sahara occidental. Cette exigence de taille étant vraisemblablement acceptée par le Maroc, l'on estime dans l'entourage de la délégation algérienne présente à Doha, que les pourparlers pourraient déboucher sur un accord réellement sérieux pour la relance de l'Union du Maghreb arabe. Ainsi, il semble donc que le roi Mohammed VI ait compris qu'il n'y a rien à négocier, que les deux dossiers, celui de l'UMA et celui du Sahara occidental sont distincts. C'est en tout cas le sentiment qui prédomine au sein de l'équipe de diplomates algériens qui séjourne à Doha. En fait, affirment nos sources, au sein de la délégation marocaine, l'on développe un discours beaucoup moins tranché que par le passé. C'est ainsi que dans leurs propos, les Marocains évitent les sujets qui fâchent et préfèrent axer de manière, dit-on, insistante, sur l'importance de construire l'UMA. Ce sont là des orientations fermes qui ont été données par le Palais royal qui, par la personne du roi lui-même, seront transmises au président Bouteflika. Nos sources indiquent à ce propos que l'on est peut être à la veille d'un rendez-vous historique, même si aucune effervescence médiatique n'entoure la très probable rencontre au Sommet entre les deux chefs d'Etat. Le caractère historique de cette rencontre tiendrait dans le fait que pour la première fois, le roi du Maroc et le président de la République vont aplanir le différend qui divise les deux pays et séparer définitivement la question sahraouie de l'édification de l'UMA.