Le Bangladesh a convoqué hier l'ambassadeur de Birmanie pour protester contre le minage de la zone frontalière entre les deux pays, après une série d'explosions qui ont grièvement blessé des membres de la communauté persécutée des Rohingyas fuyant la violence. C'est la deuxième fois que Dacca convoque l'ambassadeur depuis la nouvelle éruption de violence dans l'Etat Rakhine, dans le nord-ouest de la Birmanie, qui a poussé en 12 jours quelque 150.000 personnes, en majorité Rohingyas, à fuir vers le Bangladesh. Plusieurs réfugiés ont perdu des bras ou des jambes en sautant sur des mines placées du côté birman de la frontière. Au cours de l'entretien, les responsables du Bangladesh ont «exprimé leur inquiétude à la suite des informations sur le placement de mines près de la (...) frontière par les forces de sécurité birmanes», a affirmé un communiqué du ministère des Affaires étrangères à Dacca. La Birmanie n'a pas fait de commentaire sur ces explosions. Aung San Suu Kyi, qui dirige de facto le gouvernement birman, a dénoncé l'»iceberg de désinformation» donnant selon elle une vision trompeuse de la crise des musulmans rohingyas, qui inquiète la communauté internationale.