Une vue d'El Bahia Son statut de cité touristique par excellence plaide pour une telle vision des choses. La ville d'Oran est à développer dans sa partie...est. Une telle mesure a été décidée par la wilaya d'Oran en accordant un budget de 15 millions de dinars pour l'élaboration d'une étude globale comprenant un ensemble de projets à concrétiser dans cette partie de la ville dont le foncier est favorable pour l'urbanisation ainsi que l'élargissement. Les cadres de la wilaya d'Oran, à leur tête le nouveau wali, sont plus que convaincus que l'élargissement de la cité ne peut se concrétiser que dans cette portion de la ville étant donné que la partie ouest est à la fois saturée et rendue difficile à lancer un quelconque projet vu son relief rocheux. Une telle étude, devant aborder toutes les facettes rentrant dans le cadre de l'élargissement de la ville, ne sera pas entérinée par la hiérarchie sans l'aval de la société civile et du mouvement associatif ainsi que les spécialistes en matière d'urbanisation tout en prenant compte que les projets à lancer dans ce cadre seront jalonnés par plusieurs préalables à prendre en charge à commencer par la valeur esthétique et touristique de la ville. Une telle mission n'est pas si facile si l'on tient compte de la nécessité de faire sortir la ville de l'état anarchique la marquant, à commencer par la bidonvilisation l'ayant frappée de plein fouet ces dernières années. La wilaya d'Oran a ainsi donc ouvert une brèche non pas pour la spéculation, mais plutôt pour mieux voir la vision des populations à travers les organisations la représentant ainsi que les spécialistes devant élaborer une telle étude reposant sur des bases scientifiques. C'est déjà une amorce. La ville doit sortir de sa ghettoïsation la marquant depuis plusieurs décennies et en finir avec l'urbanisation sauvage ayant dénaturé l'image d'une ville à transformer vaille que vaille en métropole méditerranéenne. Son statut de cité touristique par excellence plaide pour une telle vision des choses. Localement, d'aucuns, notamment ces férus des changements radicaux à opérer, ne dira le contraire étant donné que la ville a, à la faveur du dernier exode instauré par la décennie noire, connu des changements lui ayant fait perdre sa notoriété de ville européenne ayant dégringolé pour se vêtir d'un habit le moins que l'on puisse dire «primitif». Sinon comment interpréter le fait que sa ville, surnommée de «la Radieuse» ou encore la capitale de l'Ouest, soit entourée par une ceinture de favelas comprenant pas moins de 41.000 taudis érigés sur des terrains appartenant à l'Etat dont la Conservation des forêts. Cette institution a pris les devants en se lançant dans la récupération de lopins de terrains squattés par les tout-venant. Mais le problème est resté tel quel tant que les géantes favelas d'El Hassi, Coca, Douar Tiartia, Douar des Marocains (Douar Mrarca) et Rocher ne sont pas encore rasés. Là, il s'agit d'une autre problématique contre laquelle il est encore prématuré de se prononcer, le relogement des occupants des bidonvilles qui pose problème. Faut-il reloger ces «arrivistes» venant de tous bords ou bien les chasser en les refoulant vers leurs patelins originaires? La conjoncture politique actuelle ne s'y prête pas encore pour décider d'une quelconque mesure. Hormis les chiffres, aucune des instances officielles ne détient des statistiques fiables sur les occupants, mais également sur la provenance de ces nouveaux débarqués ayant terni la ceinture entourant les entrées principales d'une ville accueillante connue pour ses couleurs chatoyantes. Et ce n'est pas tout si l'on prend en considération le vieux bâti continuant à faire suer les responsables locaux en quête des solutions à un tel problème pour lequel seule une décision courageuse pouvant venir à bout de lui. Les bilans officiels font état de 1991 immeubles menaçant ruine à tout moment. Une seule politique est observée dans le cadre de la prise en charge de ce phénomène, reloger les occupants des appartements craquelés dans de nouveaux blocs récemment réalisés dans les localités de Belgaid, Oued Tlélat et Gdyel. Là encore, il s'agit d'une grande partie d'une population à déplacer vaille que vaille tout en lui promettant que leurs nouveaux logis répondront amplement aux normes des constructions décentes. D'ailleurs, les responsables locaux en charge de l'habitat ont adopté un tel principe tout en se conformant aux instructions gouvernementales les sommant d'accélérer le pas dans la réalisation des habitations sociales à attribuer à ces «cas sociaux». «Derrière le front de mer se dresse donc un véritable monde de la misère.» Une telle réflexion est une création purement oranaise signifiant tout simplement que la ville est livrée à toutes les formes d'abandon en attendant des jours...meilleurs.