Cet attentat se veut un message d'intimidation à la population qui s'apprête à vivre une saison estivale paisible. La situation sécuritaire, qui, des mois durant, avait connu une nette amélioration, s'est subitement dégradée au cours de ces deux derniers mois. C'est au moment où la Gendarmerie nationale se prépare à lancer, demain, à partir de la wilaya de Tipasa, le plan Delphine 2005, en prévision de l'ouverture de la saison estivale, que les hordes terroristes passent à l'action. Cette fois, des hommes armés se sont attaqués lundi soir à une patrouille de la Gendarmerie nationale chargée de sécuriser les sujets du baccalauréat. D'après une source sécuritaire, les terroristes, embusqués de part et d'autre de la route au lieu-dit Hadjret Enous, à une quarantaine de km à l'ouest de Tipaza, ont ouvert le feu vers 19h30 sur un véhicule de la gendarmerie, tuant sur le coup trois gendarmes et en blessant deux autres. Un civil, qui circulait à bord d'un véhicule près du lieu de l'attaque, a été également tué, alors qu'un passager a été blessé. Alertés, les services de sécurité ont aussitôt lancé une vaste opération de recherches dans cette région, connue pour son relief accidenté et fortement boisé. Comme à chaque fois, les groupes terroristes qui continuent de subir les coups de boutoir des services de sécurité, et en quête constante de coups médiatiques, optent pour des attentats spectaculaires, en procédant par l'effet de surprise. Cet attentat se veut un message d'intimidation à la population qui s'apprête à vivre une saison estivale paisible, après la nette amélioration de la situation sécuritaire. Il convient de rappeler que c'est le deuxième attentat ayant ciblé les forces de sécurité, depuis le 7 juin, jour où 13 gardes communaux ont été tués dans l'explosion d'une bombe dans la région de M'sila. En outre, dans la journée de dimanche dernier, un garde communal a été tué et un autre blessé dimanche par l'explosion d'une bombe au passage de leur patrouille dans la région de Aïn Defla. La plupart des attentats commis ces derniers mois en Algérie ont été attribués par la presse algérienne au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), seul groupe armé encore capable de nuisance après le démantèlement «quasi total», début janvier, du Groupe islamique armé (GIA). Le regain de violence terroriste intervient, il est utile de le rappeler, au moment où le débat sur la démarche d'amnistie générale bat son plein au sein de la classe politique et de l'opinion publique. Une politique venue consolider la démarche de réconciliation nationale, mais qui ne veut aucunement dire abdication devant le terrorisme. L'attentat de Tipaza vient encore attirer l'attention aussi bien des services de sécurité que des citoyens sur le danger terroriste qui est loin d'être éradiqué. La vigilance doit donc être de mise.